Le gouvernement a fait beaucoup de bruit autour de sa décision de création d'un congé paternel de deux semaines, rémunéré à 100 % du salaire sous un plafond de 14 950 francs. Jusqu'à présent, les pères n'avaient droit qu'à trois jours de "congé de solidarité" lors de la naissance d'un enfant. Et si, ainsi que le propose le gouvernement, les salariés concernés accolent des jours de réduction du temps de travail à cette quinzaine, on aboutirait alors, nous dit-on à un "mois du père".

Voilà une mesurette de plus pour se donner une image sociale sinon de gauche, en affichant la volonté de promouvoir l'égalité entre les sexes. Egalité bien timorée au regard de ce qui se pratique déjà dans plusieurs pays européens (en Suède, par exemple, le congé atteint 40 jours à taux plein et un an à 80 % du salaire).

Mais, surtout, cette mesure a en commun avec toutes les mesures dites sociales du gouvernement que, une fois de plus, cela ne coûtera rien au patronat puisqu'on va demander à la Sécurité sociale de payer. Le gouvernement prend prétexte que la branche Famille de la Sécurité sociale est excédentaire, et c'est à celle-ci qu'il va faire débourser les 700 millions de francs prévus pour son coût, en tablant sur le fait que, selon Ségolène Royal, seuls 40 % des pères prendront ce congé.

Effets d'annonce et mesurettes qui ne coûtent rien aux patrons sont décidément une constante pour ce gouvernement... Constatons que, dans le même temps, beaucoup de pères - et de mères - sont privés de leur salaire, comme ceux de Bata, qui sont jetés à la rue, sans autre forme de procès. Mais la ministre de la Famille ignore "royalement" ces problèmes parentaux !