Agroalimentaire : Non à la loi du silence08/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1717.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Agroalimentaire : Non à la loi du silence

Un cadre de l'agroalimentaire breton a entrepris une grève de la faim.

Son employeur, la Saria, de Guer dans le Morbihan, l'a en effet licencié après qu'il eut rapporté dans la presse locale comment l'usine d'équarissage où il travaillait laissait pourrir, pendant des semaines dans l'enceinte de l'entreprise, des cadavres d'animaux dont les déchets se retrouvent ensuite dans les rivières voisines. Dans sa lettre ouverte aux journaux, ce cadre a également dénoncé les conditions «catastrophiques» imposées aux salariés de la Saria, notamment l'absence de protections au travail.

En pleine crise de la «vache folle», on a voulu faire taire ce salarié qui dénonçait aussi «les pouvoirs publics et le gouvernement qui ont trop longtemps fermé les yeux» sur de telles pratiques. En vain, et c'est tant mieux, car ce cadre vient de tenir une conférence de presse où, à l'appui de ses dires, il a présenté un film tourné à la Saria par un de ses collègues, depuis démissionnaire.

Dans toutes les entreprises du pays, les travailleurs auraient bien d'autres scandales à révéler (pollution et fabrications dangereuses, surfacturations, profits réels des actionnaires et de leurs prête-noms, pots-de-vin aux politiciens, complicité des autorités, etc.). Mais ce n'est évidemment pas facile (et l'exemple de ce cadre licencié ou de son collègue démissionnaire le rappelle). C'est pourquoi, pour que les entreprises ne soient plus régies par une loi du silence qui ne profite qu'au patronat et permet tous les mauvais coups contre les travailleurs et, plus largement, la population, il faut l'abolition du secret commercial et du secret bancaire derrière lesquels s'abritent les patrons.

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