Péchiney (Marignac - 31) : - La révolte face aux menaces de fermeture11/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1713.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Péchiney (Marignac - 31) : - La révolte face aux menaces de fermeture

Depuis l'annonce d'un projet de fermeture de plusieurs usines en France, dont celle de Marignac dans la Haute-Garonne, plus rien n'est comme avant pour les 210 salariés du site, auxquels il faut ajouter une trentaine d'intérimaires et une centaine de sous-traitants. Comme dans de nombreux autres cas, de Danone en passant par Mark & Spencer, c'est un trust fort de bénéfices records qui se permet de ruiner toute une région.

On estime à environ 800 le nombre d'emplois induits menacés, en cas de fermeture du site Péchiney de Marignac. C'est donc tout naturellement que tout le canton est derrière eux. Le vendredi 4 mai, 2 500 personnes environ manifestaient pour le retrait pur et simple du projet de la direction. De très nombreux salariés de la région étaient là : agents de l'EDF, de la SNCF, enseignants, représentants de la Cellulose et beaucoup d'autres. Une manifestation monstre pour ce canton d'environ 3 700 habitants.

Dans les jours qui précédèrent cette manifestation, les salariés de Péchiney n'étaient pas restés inactifs. Avec force pneus et palettes, ils ont bloqué trois jours durant la route qui mène à l'Espagne et à Luchon. Le patronat luchonnais invoqua les risques pour l'économie locale pour prendre position contre la manifestation. Mais qui met en péril l'économie locale ? Les grévistes de Péchiney qui bloquent des routes, ou le patronat de Péchiney qui décide de ruiner la région pour augmenter des bénéfices déjà très importants ?

Le samedi 5 mai, de nombreux salariés se sont retrouvés au local du CE, devant l'usine. Tout le monde se retrouvait là pour faire le point, discuter des suites et revisionner les nombreux reportages télévisés régionaux et nationaux. Au box office, celui où l'on voit le directeur de l'usine retourner précipitamment dans ses bureaux, poursuivi par un groupe de grévistes, se taillait un large succès.

Dans l'après-midi, des salariés de JOB (papeterie toulousaine), qui se sont battus deux ans contre la liquidation de leur entreprise, leur ont rendu visite.

La prochaine échéance est une journée de grève le mercredi 9 mai dans toute la branche électrométallurgique des Pyrénées et une rencontre à Toulouse entre les représentants des salariés et Pierre Gilles Levy, numéro deux du groupe. Les grévistes veulent obtenir que la fermeture du site ne soit plus à l'ordre du jour du CCE du 10 mai.

D'ores et déjà, les travailleurs ont averti qu'en cas d'échec «il faudrait se préparer à une seconde mi-temps bien plus rude que la première».

Partager