Algérie : Une «interminable épreuve» dont l’impérialisme français est le premier responsable11/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1713.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Algérie : Une «interminable épreuve» dont l’impérialisme français est le premier responsable

Au moment des récentes émeutes qui ont secoué la Kabylie, on a vu Hubert Védrine, le ministre français des Affaires étrangères, affirmer diplomatiquement que «l'histoire entre la France et l'Algérie ne prédispose pas la France à distribuer des bons et des mauvais points». Puis se ravisant quelques jours plus tard, il a condamné «la violence de la répression» pour finir par affirmer en vrai jésuite : «Nous ne pouvons éprouver qu'une profonde sympathie, plus une sincère et profonde compassion pour ce peuple algérien dans cette interminable épreuve».

Mais cette «interminable épreuve» n'a pas commencé en Algérie il y a une dizaine d'années avec les affrontements entre les intégristes et le pouvoir. Elle a débuté il y a près de deux siècles avec l'occupation sanglante de l'Algérie par les troupes françaises. L'histoire des 132 années de colonialisme est celle du pillage des richesses au profit de la bourgeoisie française, celle de la misère du peuple algérien et celle d'innombrables massacres et d'impitoyables répressions. Après sept ans et demi d'une guerre imposée au peuple algérien par l'Etat français - avec les méthodes que les amis de Védrine font mine de découvrir-, l'impérialisme français a continué de piller les richesses d'une Algérie indépendante politiquement mais dramatiquement dépendante sur le plan économique de l'ancienne puissance colonisatrice.

D'autres puissances impérialistes ont aussi fait main basse sur les richesses de l'Algérie. Mais la France est restée le premier client, le premier fournisseur et le premier usurier de l'Algérie. L'impérialisme français est le premier bénéficiaire de l'endettement de l'Algérie. Il a été dans les années 1980 le premier aussi à profiter de la chute des prix du pétrole qui est à l'origine d'une dégradation catastrophique de la situation économique en Algérie et de l'aggravation de la misère qu'a fait éclater une nouvelle fois au grand jour la révolte des jeunes en Kabylie.

Les porte-parole de l'Etat français n'en sont incontestablement pas à leurs premières larmes hypocrites sur le sort du peuple algérien. Mais on ne les a bien sûr jamais vus chercher - ni hier ni aujourd'hui - à desserrer, ne serait-ce qu'un peu, l'étau dans lequel la soif de profits des puissances impérialistes étouffe l'économie algérienne. Alors si Védrine et le gouvernement français avaient autant de sens moral qu'ils prétendent, ils condamneraient la domination de l'impérialisme français, ses exactions, l'oppression et l'exploitation du peuple algérien, qui ont conduit à la situation actuelle.

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