France, terre d'asile ? De moins en moins04/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1712.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

France, terre d'asile ? De moins en moins

Toujours plus de sans-abri

Chaque jour, c'est par milliers qu'arrivent des personnes originaires des pays les plus pauvres de la planète, des régions fréquemment ravagées par des guerres civiles, qui opposent artificiellement entre eux des peuples, des ethnies, des groupes religieux. Des pays où sévissent des dictatures qui n'hésitent pas à raser des villages, à ravager des provinces entières, massacrant des populations. Des pays où le sous-développement provoque des famines et des épidémies. Il n'y a pas d'autres explications au fait qu'ils frappent à la porte des pays riches d'Europe occidentale pour y grossir le nombre de ceux qui sollicitent le "droit d'asile" et attendent des mois dans l'inquiétude et la précarité.

Selon l'OFPRA (Office français des réfugiés et des apatrides), l'an dernier, sur 38 777 demandes recensées seules 5 185 auraient été satisfaites. Dans le même temps, plus de 21 000 dossiers demeurent en permanence en attente au-delà du délai légal maximum de quatre mois. Ces longs délais infligés aux demandeurs d'asile ne cessent de s'allonger, 169 jours d'attente moyenne l'an passé contre seulement, si l'on peut dire, 128 jours en 1999. Du coup, pour l'année 2000, le pourcentage de demandes d'asile satisfaites a chuté de 2,4 % par rapport à l'année précédente. De plus, sur ces 5 185 certificats délivrés, environ un tiers le sont à des enfants de réfugiés, résidant en France depuis des années, devenus majeurs au cours de l'année. D'après Amnesty international, la France ne serait pas le pays le plus sollicité, et de loin, par des demandeurs d'asile, elle ne serait même, par rapport à sa population, qu'au dixième rang des quinze pays membres de l'Union européenne pour l'accueil des réfugiés. Voilà des chiffres qui contredisent singulièrement toutes les déclarations hypocrites des politiciens de la gauche gouvernementale et de la droite, qui expliquent que, certes, la France est traditionnellement "une terre d'asile" mais qu'elle ne peut accueillir toute la misère du monde. Hypocrites, ils se gardent bien de rappeler que leur France est une des responsables de cette misère qui sévit sur cette planète.

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