Aubelin (Aube) : Quatrième semaine de grève dans la Confection04/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1712.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aubelin (Aube) : Quatrième semaine de grève dans la Confection

140 salariés, surtout des femmes, luttent contre la fermeture annoncée des deux usines de confection de dessous féminins d'Aubelin. Son président JF. Pacreau, façonnier de Cholet, avait repris en janvier de l'an dernier ces deux entreprises de l'Aube au groupe Devanlay à des conditions financières intéressantes.

Devanlay comptait 16 000 salariés mais les plans dits sociaux se sont succédé, auxquels s'est ajoutée la cession à d'autres groupes de secteurs entiers et la création d'usines au Maroc, en Tunisie, en Turquie, en Roumanie.

Aujourd'hui Devanlay s'est débarrassé de tout le secteur des sous-vêtements, dont la marque Scandale, pour ne conserver que la marque Lacoste, c'est-à-dire son crocodile. L'objectif est clair : augmenter les marges des bénéfices pour pouvoir davantage investir dans la pub et dans les magasins.

Du coup les ouvrières de Bar-sur-Seine et de Chaource, tombées entre les griffes d'un véritable chasseur de primes, occupent leurs entreprises, aujourd'hui en redressement judiciaire.

Pour l'administrateur judiciaire : "La société Aubelin n'a pas d'actifs... on a détaché les ateliers de Bar-sur-Seine et Chaource du groupe [Devanlay] sans leur donner les moyens de vivre de manière autonome."

Pourtant Devanlay peut et doit payer ! Les grévistes comptent bien obtenir au moins des indemnités équivalentes à celles obtenues par les ouvrières licenciées récemment par Devanlay à Joinville et Saint-Dizier de la Haute-Marne. Voilà pourquoi les salariées d'Aubelin occupent les entreprises de Bar-sur-Seine et Chaource, menacent de faire sauter avec des bouteilles de gaz celle de Bar-sur-Seine et, chaque jour, mènent une action dans les usines de Devanlay de toute l'Aube. Dans les locaux de Scandale à Troyes, des cartons de pièces en partance pour la Tunisie, pour y confectionner des slips et soutiens-gorge, ont été éventrés, éparpillés. Des chutes de tissus ont jonché les rues de Troyes. Des manifestations ont occupé l'usine anciennement Devanlay de Romilly. A Troyes, les magasins d'usines du Club des Marques ont été aussi visités, où une sorte de nettoyage de printemps a entraîné un grand désordre dans les présentoirs.

La dernière semaine d'avril, à Troyes, les portes de l'usine de production de Scandale ont été bloquées nuit et jour pour empêcher que les camions ne quittent les ateliers pour ravitailler le bateau en partance le samedi pour la Tunisie.

Pour l'instant, Devanlay reste sourd à toutes les demandes de discussions, prétendant ne plus être concerné par les salariés du groupe Aubelin. Mais il n'est pas dit que le crocodile ait le dernier mot.

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