RATP (Paris) : L'ARTT, c'est pas la joie27/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1711.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP (Paris) : L'ARTT, c'est pas la joie

Au Métro, l'ARTT (aménagement et réduction du temps de travail) est effective depuis le début de l'année. Alors qu'à l'origine la RATP était exclue du champ de la loi Aubry, les pressions syndicales ont mis le sujet à l'ordre du jour, même si beaucoup de travailleurs étaient très méfiants, en voyant les contreparties imposées aux salariés dans de nombreuses entreprises.

En tout cas, depuis le début de l'année, nous avons eu, au Métro, pour les conducteurs et agents de manoeuvre, huit jours de repos en plus, et pour les agents de station douze jours de repos de plus. A terme, c'est-à-dire d'ici 2003, si le calendrier prévu est respecté, nous aurons des jours de plus. Le nombre total de jours de repos passant alors à 121 repos au total, alors que nous en avions 104 à la fin 2000.

Mais d'autres secteurs de l'entreprise, comme la Maintenance, sont déjà passés sous le régime des 121 repos.

Au Métro, nous travaillons en général six jours, suivis de deux jours de repos, avec parfois trois jours de repos. En fait, l'année est divisée en période de quarante neuf jours. Et concrètement, l'ARRT se traduit par un samedi de repos supplémentaire tous les quarante neuf jours, et un dimanche supplémentaire les quarante neuf jours suivants. Et ainsi de suite.

Alors, des effectifs supplémentaires étaient bien prévus sur le papier. Mais outre qu'ils étaient bien insuffisants, pour le moment, nous n'en avons pas vu arriver un seul. Ce qui fait que lorsqu'un samedi est un jour d'ARTT, la situation devient catastrophique, et de nombreux trains ne roulent pas, faute de conducteurs. L'encadrement essaye bien de trouver quelques volontaires pour venir travailler leur jour de repos, mais il n'a pas grand succès. Sur une ligne comme la ligne 4, Porte de Clignancourt-Porte d'Orléans, la plus chargée du réseau le samedi, c'est en général prés de dix conducteurs qui manquent, soit une quarantaine de tours en moins sur un total de 286. Ce qui fait que les trains sont encore plus bondés que d'habitude, et les voyageurs serrés comme des sardines. Bonjour le service public !... Et la situation est identique sur toutes les lignes.

En dehors de l'ARTT, il manque de toute façon à la RATP une centaine de conducteurs pour assurer un service normal.

Deux mouvements de grève étaient prévus, l'un mercredi 25 avril, à l'appel de la CGT et FO pour manifester au moment d'une réunion du comité d'entreprise et un autre le samedi 28, uniquement à l'appel de la CGT, pour les effectifs, les salaires, et le treizième mois.

Ce qui est sûr, c'est que pour un véritable service public, et pour de meilleures conditions de travail, il faudrait embaucher massivement. De même que s'il faudrait au moins 1 500 F de plus par mois pour un rattrapage de notre pouvoir d'achat, la revendication des agents est d'obtenir enfin un treizième mois. Pour cela, ce n'est ni sur Gayssot ni sur ce gouvernement qu'il faudra compter, mais bien sur nos seules luttes.

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