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Leur société
La Courneuve : Les animateurs s'animent
Lundi 10 et mardi 11 avril derniers, aux premiers jours des vacances de Pâques, les 21 centres de loisirs de La Courneuve étaient fermés pour cause de grève des 200 animateurs et directeurs.
Leur employeur, la mairie de La Courneuve, refuse d'intégrer ceux qui le souhaitent dans la fonction publique territoriale.
En effet, dans les centres de loisirs primaires, les directeurs et les animateurs sont sans statut. Et pourtant, ils ont des devoirs et en particulier la responsabilité des enfants !
D'autre part, ceux des maternelles qui ont été titularisés voient leur salaire bloqué jusqu'en 2003 ou 2007, leur ancienneté ayant été intégrée "à tort" à la titularisation (il y a une loi de 1987 qui l'interdit, dit la mairie). C'est donc une "erreur administrative" qui à conduit à "surévaluer" leur salaire : un comble quand on est payé jusqu'à 500 F par jour pour dix heures de travail !
De nombreux parents ont manifesté leur soutien au mouvement, même si celui-ci leur a posé des problèmes. Surtout que la mairie avait envoyé un courrier à chaque famille pour affirmer qu'elle "prendrait ses responsabilités", elle, (comme si les animateurs ne les prenaient pas tous les jours !) et qu'elle organiserait l'accueil des enfants. Pas si facile à faire apparemment puisque rien n'était prévu.
Aux cris de "Animateurs en colère" et "Y'en a marre de la galère !", tous ces jeunes animateurs ont manifesté toute la journée du lundi avec porte-voix, pancartes, crécelles, clochettes, tambourins. Quelle pêche ! Le mardi, la grève était reconduite à la quasi unanimité et, au marché des Quatres-Routes, les manifestants ont fait signer la pétition de soutien et distribué des tracts.
Le mouvement était soutenu par la CGT Territoriaux qui a aidé aussi à obtenir des rendez-vous avec les responsables du personnel de la mairie.
Deux militants de Lutte Ouvrière et la conseillère municipale récemment élue le 11 mars dernier, présents dans les manifestations et aux assemblées générales, ont informé les grévistes qu'une question sur ce sujet avait été posée par un élu de droite au conseil municipal du 29 mars. Le maire, Gilles Poux, PCF, élu sur une liste Gauche plurielle, avait répondu que les animateurs sont le plus souvent des étudiants qui ne demandent pas à être titularisés. Il affirmait également n'avoir reçu qu'un seul dossier de demande de titularisation ! Eh bien voilà, aujourd'hui, il a reçu toutes les autres demandes, haut et fort !
Même si les négociations ne sont pas encore terminées, pour la première fois, elles existent réellement et la mairie ne peut plus ignorer le problème. En plus, ces deux jours de grève ont permis de mieux se connaître et chacun se sent plus fort et enfin respecté.