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- Lutte ouvrière n°1710
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Dans les entreprises
Peugeot Poissy (Yvelines) : Non aux rééquilibrages et au flux tendu !
Le 28 mai prochain, entrera en vigueur la réorganisation de la production en trois équipes avec de nouveaux horaires imposés : 5 h 30 - 12 h 51, 12 h 51 - 20 h 12, 22 h 09 - 5 h 30. Les presses commenceront le matin à 6 h 30 avec des horaires spéciaux sept jours sur sept. Cette réorganisation s'annonce déjà comme une aggravation importante de nos conditions de travail et d'existence.
Dans les ateliers, avant même l'application de ces horaires, c'est l'unanimité contre. Et pour une raison simple : à la production, c'est déjà insupportable.
Il faut dire que depuis près d'un an maintenant, les vendredis en équipe du soir, normalement non travaillés, sont devenus obligatoires. Et aujourd'hui, c'est de plus en plus la même chose pour les samedis. Avec les prétendues 35 heures, flux tendu et flexibilité allongent de fait nos horaires de travail et nous usent la santé, d'autant plus que les suppressions de postes (la direction parle de " rééquilibrage ")se multiplient.
Alors, du côté des travailleurs, le ras-le-bol s'exprime. Ainsi, à l'annonce de séances de travail supplémentaires communiquées le vendredi pour le samedi en équipe 22 au Ferrage B5-B3 et en Peinture au B3 et au Rappy, une quarantaine de travailleurs du Rappy ont cessé le travail jusqu'au repas. Et un groupe est allé crier dans les allées du B3 : " Non au travail du samedi ! "
Aux Moteurs B2, vendredi 23 mars, une dizaine de travailleurs de l'équipe du soir ont cessé le travail vers 17 h jusqu'à la fin de leur poste pour protester contre la suppression de deux postes. Ceux-ci n'ont pas été rétablis. Mais à la préparation B2, lundi 2 avril, lorsque la direction a annoncé la suppression de 25 % des postes tout en ajoutant des opérations, 23 des 30 travailleurs concernés ont cessé le travail. Mais cette fois-ci, après 1 h 30 de débrayage, le rééquilibrage a été supprimé " provisoirement ".
La cause de ces réactions de colère largement spontanées, c'est la volonté inexorable de la direction de nous imposer des objectifs de production déments sans augmentation d'effectif ou presque. Les intérimaires, au nombre de 1 300, représentent 20 % des effectifs de production. Mais leurs contrats, après 18 mois de présence, ne sont que rarement transformés en CDI. Et cela suscite là aussi des réactions dans les ateliers, comme aux moteurs B2, début avril, où un débrayage de solidarité a eu lieu dans le groupe de travail de trois intérimaires mis brutalement en fin de mission après 18 mois de travail.
Alors oui, avec les nouveaux horaires à venir il y a encore plus à craindre. Car pour produire 1 500 voitures/jour, contre environ 1 300 aujourd'hui, avec le même effectif en trois équipes en commençant le matin à 5 h 30 (au lieu de 6 h15 actuellement), cela signifie des nuits épuisantes amputées d'heures de sommeil, les temps de repas supprimés, la " restauration rapide " dans les ateliers comme l'appelle la direction. Voilà ce qu'elle tente de nous imposer.
Mais tout cela ne passe pas. Beaucoup ressentent que ceux qui protestent ont raison et plus nous serons nombreux, à le faire, mieux ce sera.