Oxymétal - Ste-Marie-aux-Chênes (Moselle) : Des profits, des heures sup... et des licenciements20/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1710.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Oxymétal - Ste-Marie-aux-Chênes (Moselle) : Des profits, des heures sup... et des licenciements

Le patron et principal actionnaire d'Oxymétal, Bernard Surgot, a annoncé 51 suppressions d'emplois dans l'entreprise Oxymétal de Sainte-Marie-aux-Chênes (Moselle). Le numéro un français de la découpe de métal à façon emploie 550 salariés sur une dizaine de sites de production et... fait des profits : 7,9 millions l'an dernier, en hausse de 47,3 %. Mais, comme Danone, Marks et Spencer et bien d'autres, Oxymétal juge qu'il n'en fait pas assez et se " restructure ", avant sans doute de revendre l'usine de Sainte-Marie-aux-Chênes. Cela, alors qu'il vient de racheter une usine dans la région lilloise.

Du travail, il y en a par-dessus la tête à Sainte-Marie-aux-Chênes : le vendredi précédant Pâques (férié en Alsace-Moselle) a été travaillé, les heures supplémentaires sont nombreuses - les journées de onze à douze heures ne sont pas rares - et des intérimaires sont encore présents dans l'usine. Par ailleurs, la direction avait signé en 1999 un accord sur les 35 heures avec embauche de 6 % de l'effectif et un engagement de maintenir l'effectif pendant cinq ans. Moins de deux ans plus tard, elle s'assoit sur sa signature et licencie.

Fin mars, les travailleurs avaient débrayé quatre heures contre ce projet de licenciements à l'appel de la CGT et de la CFDT. Cela avait valu une lettre ouverte révoltante du patron aux salariés, dénonçant le tract d'appel au débrayage en ces termes : " J'ai une mauvaise nouvelle pour ceux que le travail rebute : la seule solution que j'ai à vous proposer c'est de vous mettre au travail d'arrache-pied, de tout faire pour enrayer ce fléau qu'est l'absentéisme, de cesser les discussions pendant votre temps de travail, de ne pas relâcher vos efforts et votre concentration, et de croire à l'avenir de votre métier. " Et la lettre se terminait par un " J'ai confiance en vous, l'avenir vous appartient ".

Un avenir en forme d'ANPE pour beaucoup puisque, le 10 avril, le patron annonçait vingt-six suppressions d'emplois tout de suite, suivies de quatorze " si nécessaire " en juin et, peut-être, onze plus tard. Mais la direction a refusé huit candidats au départ volontaire sous prétexte que leur départ " perturberait " la production. Par contre une femme de ménage de 52 ans (quatorze ans d'ancienneté) se retrouve à l'ANPE.

La CGT a immédiatement déclenché la grève et tenté de sensibiliser la population à ces licenciements. Au bout de trois jours d'une grève minoritaire (une vingtaine de grévistes sur cent neuf salariés), les travailleurs ont repris le travail, bien décidés à débrayer lors de la réunion du CCE qui doit se tenir prochainement.

Quant au patron, toujours égal à lui-même, il a saisi en référé la justice contre les grévistes et menace - sous prétexte de la grève ! - de procéder immédiatement aux cinquante et un licenciements. Décidément, le mépris des ouvriers et la rapacité sont bien répandus chez des patrons qui, pour être petits, n'en sont pas moins d'une grande arrogance.

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