LU Château-Thierry (Aisne) : Les travailleurs restent mobilisés contre le plan Danone20/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1710.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

LU Château-Thierry (Aisne) : Les travailleurs restent mobilisés contre le plan Danone

Jeudi 12 avril, les travailleuses et travailleurs de Château-Thierry sont montés à Paris pour la troisième fois pour affirmer au nouveau comité central d'entreprise que pour eux, il n'est pas question d'accepter quoi que ce soit ou de négocier ce qui a été annoncé le 30 mars dernier par la direction générale (fermeture de Calais et d'Evry, 43 licenciements à Jussy et 100 à Château-Thierry).

En effet, dans les jours qui avaient précédé cette manifestation, les directions locales avaient convoqué des comités d'entreprise pour discuter et négocier l'annonce de la direction générale. A Château, les représentants du personnel avaient déclaré que rien n'était négociable et que ce qu'il fallait, c'est le retrait pur et simple de toute fermeture et de tout licenciement.

Cette nouvelle manifestation intervenait quelques jours après les déclarations de Riboud dans les colonnes du Figaro en se plaignant d'être devenu " le bouc émissaire d'un combat politique ". Pour le personnel, ses jérémiades n'étaient pas de nature à calmer les esprits. Les slogans contre sa personne ont donc été repris avec force, parmi lesquels : " Riboud pourri, Danone voleur ".

Dès l'arrivée à Paris, les manifestants ont été contents de découvrir les banderoles de l'Alstom, d'Aventis, des chaussures André, de certains syndicats de La Poste, du syndicat de la magistrature et de celle de Marks et Spencer. Tout au long de la manifestation furent dénoncés le sale coup de Danone, qui s'en prend aux emplois pour faire encore plus de profits, mais aussi la politique de Jospin et de son gouvernement. Ce gouvernement soi-disant de gauche ne veut pas s'en prendre au groupe Danone et interdire les licenciements prévus, comme l'a bien expliqué le premier secrétaire du PS, François Hollande, qui a déclaré qu'il fallait se garder des " solutions faciles à exprimer, mais pas faciles à appliquer ".

Pour le boycott, c'est le même refrain qui rappelle les propos du maire " socialiste " de Château-Thierry. Il a fait semblant de comprendre les arguments en faveur du boycott pour ajouter immédiatement : " Je balance entre le boycott et le principe de réalité qui voudrait que j'encourage la population à manger deux fois plus d'assortiments. Ces gâteaux, dont notre usine a l'exclusivité, sont en question. Plus on en achètera et plus on aura de chance de sauver l'emploi " ! A l'entendre, il faudrait donc manger deux fois plus de gâteaux, et pourquoi pas travailler deux fois plus, pour avoir une chance de garder son emploi ? En ce qui concerne les conditions de travail à Château, elles n'ont pas cessé d'empirer depuis une dizaine d'années : on produit autant de gâteaux à 322 que ce qui était produit à 964 il y a dix ans. Et aujourd'hui, Riboud veut supprimer encore 100 emplois !

Du maire de Château-Thierry à Jospin et consorts, tous ces politiciens ne sont pas avec les travailleurs parce qu'ils défendent les intérêts de Danone.

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