Abilis Grenoble (Isère) : La lutte des travailleurs continue !20/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1710.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Abilis Grenoble (Isère) : La lutte des travailleurs continue !

Les travailleurs de l'entreprise Abilis intervenant dans des usines du Sud grenoblois entament, ce mardi 17 avril, leur troisième semaine de grève totale.

Ils revendiquent le treizième mois, une prime de transport de 300 F et le paiement intégral, dès le premier jour d'arrêt, des indemnités journalières de maladie (voir LO 1709). Mardi 10 avril, la direction d'Abilis a ouvert des négociations où elle n'a proposé que des miettes, comme une prime d'assiduité annuelle de 400 F, une prime de transport qui passerait de 34 F à 75 F par mois et le paiement des jours de maladie à partir du 7e jour dans la limite de dix jours. Loin d'être satisfaits, c'est donc à l'unanimité que les travailleurs ont décidé de poursuivre leur mouvement.

Les jours suivants, certains ont diffusé des tracts aux portes des entreprises où ils assurent le nettoyage, organisant des collectes de soutien. D'autres sont allés aux portes des usines, où des travailleurs d'Abilis non encore en grève font le nettoyage, pour discuter avec eux et les entraîner dans le mouvement.

Jeudi 12 avril au soir, une dizaine de travailleurs supplémentaires avaient rejoint la grève. Beaucoup ont raconté aux grévistes leurs conditions de travail. Par exemple ce travailleur, isolé sur de petits chantiers qui, après six heures de travail dans la restauration où il fait la plonge, doit faire en une heure et demie payée par Abilis l'équivalent de quatre heures de travail, selon ses collègues. Et c'est en courant, chaque soir, que par tous les temps, il vide les containers de poubelles. Il faut croire que la direction d'Abilis voudrait qu'il aille encore plus vite, puisqu'elle lui envoie régulièrement des lettres d'avertissement pour l'inciter à en faire davantage. On cite aussi cet autre travailleur de plus de cinquante ans qui, après avoir été licencié au bout de vingt ans de travail dans une entreprise de pneumatiques, n'a trouvé que de petits contrats dans le nettoyage : il intervient sur des sites différents, éloignés les uns des autres de plusieurs kilomètres, avec des amplitudes de travail dans la journée qui vont de 5 heures à 22 heures, sans compter le travail le samedi matin, et tout cela pour 5 000 F net par mois !

Vendredi 13 avril, les travailleurs ont décidé de reconduire la grève à l'unanimité. Le soir, les grévistes apprenaient que la direction de l'usine Rhodia avait appelé, en accord avec Abilis, une autre entreprise de nettoyage pour faire le travail le samedi matin. Mais les grévistes d'Abilis étaient aux portes de Rhodia et les travailleurs de l'autre entreprise ne sont pas rentrés. Mardi 17 avril, nouvelle intervention des grévistes d'Abilis auprès de la direction de Rhodia pour protester contre cette atteinte à leur droit de grève.

En tout cas, la grève continue.

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