" Notre objectif est de faire en quatre ou cinq ans avec Dacia ce que Volkswagen a fait avec Skoda en dix ans ", cette déclaration du directeur des opérations internationales de Renault en dit long sur les sales coups que préparent les dirigeants du groupe, depuis qu'ils ont mis la main sur l'usine roumaine d'automobiles Dacia.

Dans cette usine, ils projettent de produire d'ici 2004 un modèle économique, destiné notamment aux marchés des pays de l'Europe centrale et orientale et de Russie. Pour l'heure, ils s'y préparent en intensifiant les rythmes de travail, ce qui se traduit par un grand nombre d'accidents. En revanche, les salaires sont maintenus au plus bas : 700 F par mois en moyenne. Mais pour atteindre leurs objectifs, les représentants de Renault veulent encore gagner 50 % de productivité. Du coup, ils s'apprêtent à supprimer 11 000 des 27 500 emplois de l'entreprise d'ici 2004. Ce qui ne les empêche pas, parallèlement, d'invoquer les quelques reconversions prévues pour prétendre à des subventions, tirées des fonds que l'Europe destine au développement de la Roumanie !

Reste à savoir si les travailleurs de Dacia accepteront sans broncher cette dégradation de leurs conditions de vie et de travail. En tout cas, les syndicats menacent de déclencher une grève à partir de la mi-avril s'ils n'obtiennent pas une augmentation immédiate des salaires.