Dans notre centre des impôts, la campagne de déclarations des revenus est chaque année une période pénible. Le travail s'accumule et le sous-effectif se fait sentir encore plus qu'à l'ordinaire. Mais cette année, la campagne est encore plus difficile car la prime à l'emploi du gouvernement socialiste ne fait que nous compliquer la tâche. En effet, un grand nombre de contribuables viennent nous voir ne sachant ni comment remplir leur déclaration pour toucher la prime ni s'ils y ont droit. Et il faut avouer qu'avec la complexité de cette prime, nous avons bien du mal à répondre à tous. Les files d'attente s'allongent, et chaque agent se retrouve à accueillir jusqu'à 30 personnes par jour pour des entretiens qui ne sont pas faciles. Il n'est pas rare de passer 3/4 d'heure à éplucher les revenus et les heures de travail d'une personne. Bien souvent au bout du compte, c'est la déception, car la prime ne représente que quelques centaines de francs. Et il est difficile d'expliquer à d'autres pourquoi malgré leurs petits revenus (allocations chômage, pensions de retraite) ils n'ont droit à rien.

Avec la fin de la campagne de déclarations des revenus, le surcroît de travail ne disparaîtra pas. Il faudra saisir les déclarations sur informatique, une cinquantaine par jour, sans compter les contrôles. Et nous sommes censés tout bien faire comme nous le serine la direction, qui fait mine d'ignorer le manque de personnel. Là encore, la prime à l'emploi n'arrangera rien. Car la complexité voulue de cette prime entraînera un nombre de réclamations bien plus important que les autres années.