Pollution et gaz à effet de serre : L'hypocrisie des grandes puissances06/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1708.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pollution et gaz à effet de serre : L'hypocrisie des grandes puissances

Le président américain George W. Bush vient d'annoncer que son administration ne ratifierait pas le protocole de Kyoto visant à réduire les émissions de gaz carbonique, l'un des principaux responsables de "l'effet de serre et du réchauffement de la planète.

En guise d'explications, Bush a eu le culot de dire qu'il n'acceptait pas "un plan qui nuise à notre économie et aux ouvriers américains , comme si le sort de ces derniers n'était pas le cadet de ses soucis. Cela étant, cette décision a provoqué une levée de boucliers de la Chine au Canada, en passant par le Japon et l'Europe. Et Chirac, pour ne pas être en reste, s'est fendu d'une protestation, qualifiant d'"inquiétante et inacceptable la remise en question de cet accord.

Dans cette affaire, l'hypocrisie des uns vaut bien celle des autres. Certes, les Etats-Unis qui représentent 4 % de la population mondiale sont, avec 25 % des émissions, le plus gros producteur de gaz à effet de serre du monde. Leur économie serait donc la première touchée par un accord obligeant à réduire ces émissions. Mais vu que cette pollution résulte principalement des grandes industries et de l'automobile, les autres grandes puissances sont également concernées. Or, si ces dernières ont rapidement réagi aux propos de Bush, elles ne semblent pour leur part guère pressées de s'engager. D'ailleurs, en dehors d'une trentaine d'Etats du Tiers Monde, aucun des dirigeants occidentaux, et le gouvernement français pas plus que les autres, n'a encore signé cet accord.

Le traité de Kyoto, dont le principe avait été adopté par la plupart des pays fin 1997, n'était pourtant pas très contraignant ; il visait seulement à réduire de 5 à 7 % les gaz dits à effet de serre d'ici 2012.

En fait, en dépit de leurs déclarations, la dégradation accélérée de l'environnement tient peu de place dans les préoccupations des dirigeants des grandes puissances, tant européennes qu'américaine. Chacun défend avant tout les intérêts de ses trusts et de ses capitalistes et se soucie comme d'une guigne de l'avenir de la planète. La seule différence entre Bush et Chirac, c'est que l'un le dit crûment, alors que l'autre le cache.

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