À l'usine LU de Ris-Orangis, depuis le 29 mars et les informations sur la fermeture du site, plus aucune production n'est pratiquement sortie. Vendredi 30 était prévue une journée "usine morte comme dans toutes les entreprises du groupe, mais déjà, la veille, la grève était complète. Le lundi suivant la direction a pris les devants : redoutant probablement, face à la colère des travailleurs, d'avoir à faire des frais encore plus importants, elle a décidé de ne pas faire pétrir.

Les travailleurs, de leur côté, ont décidé le ramassage de tous les badges servant au pointage, considérant qu'à partir du moment où la fermeture était décidée, ils n'avaient plus aucune utilité.

Ce même lundi, le comité d'entreprise était convoqué par la direction. Non pas qu'elle ait des nouveautés à annoncer depuis le CCE tenu à la fin de la semaine précédente, mais pour justifier les mesures auprès des représentants du personnel. Ceux-ci, n'ayant aucune envie de s'entendre répéter ce qui était connu et récusé par les travailleurs, ont quitté la séance sans tarder, excepté la CGC.

Des assemblées générales par équipe ont décidé la grève perlée pour les jours suivants avec une heure et demie de débrayage chaque jour, ce qui ne manquera pas de paralyser la production bien au-delà. Pour la suite, une manifestation à Ris-Orangis pour le samedi 7 a été approuvée, ainsi que l'envoi d'une délégation à Calais pour la manifestation du 21 avril organisée par les camarades de cette usine. Et le mercredi 4 avril, Jospin devant venir dans le département poser la première pierre du Centre national du rugby à Marcoussis, les travailleurs projetaient d'aller à sa rencontre... Jospin a d'ailleurs annoncé qu'il recevrait une délégation : le chef du gouvernement ne veut surtout pas interdire aux patrons de licencier, mais il ne voudrait pas qu'on lui jette la pierre...

Une autre manifestation, à Paris, a été envisagée pour la fin du mois, rassemblant toutes les entreprises de LU, de Marks & Spencer - avec qui des contacts ont été pris par l'intermédiaire des syndicats - et à laquelle seraient invités tous ceux des travailleurs qui veulent s'opposer aux licenciements et toutes les organisations qui veulent les appuyer.

Les travailleurs de Ris-Orangis appellent également au boycott des produits Danone : une campagne d'information est faite dans les centres commerciaux par un tract aux consommateurs et des papillons "Danone licencie, licencions Danone de nos caddies circulent.

Chaque équipe a par ailleurs élu six représentants à un "comité de défense de l'emploi .

Les travailleurs de LU Ris-Orangis veulent montrer qu'ils ne laisseront pas leur sort être décidé par les patrons licencieurs et leurs valets au pouvoir.