Le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), dans une campagne pour l'aide aux pays pauvres, rappelle un certain nombre de vérités connues.

En trente ans, l'écart entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres a été multiplié par trois. C'est dire que les pays pauvres ne sont pas "des pays en voie de développement , selon les termes employés par les sociologues et autres économistes patentés, qui n'auraient qu'un simple retard sur le peloton de tête. Ce sont des pays qui au contraire s'en éloignent et dont la richesse absolue, si l'on peut dire, recule.

La France, malgré ses discours sur son amitié pour le Tiers Monde, ne consacre que 0,3 % de son PIB à l'aide publique au développement. Elle s'était engagée à lui consacrer 0,7 % du PIB, c'est-à-dire le double (mais le double de pas grand-chose, cela ne fait pas grand-chose).

Cette aide serait actuellement de 29 à 34 milliards de francs, alors que les seules exportations d'armes par la France se chiffrent à 45 milliards. Notons qu'une partie non négligeable de ces ventes d'armes va vers des pays du Tiers Monde et est bien souvent payée, directement ou indirectement, par cette "aide publique au développement .

Le CCFD préconise l'augmentation de l'aide publique au développement. C'est un palliatif qui malheureusement ne réglerait pas grand-chose. Car cette aide aux pays pauvres est pour une grande part une façon d'aider les grandes entreprises des pays qui fournissent ces aides, et quelquefois d'aider au passage les potentats locaux et leurs proches. Alors, cette aide pourrait bien passer à 0,7 % du PIB, ou même davantage, que cela ne modifierait pas la pauvreté de la population de ces pays.

Dénoncer les injustices, oui. Mais il faut se donner les moyens de les faire cesser !