Durisotti Salaumines - Pas-de-Calais : Grève pour des augmentations de salaire06/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1708.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Durisotti Salaumines - Pas-de-Calais : Grève pour des augmentations de salaire

A Durisotti, nous sommes environ 650 (dont 200 intérimaires). Nous modifions les véhicules pour la police, la gendarmerie, etc.

L'accord sur les 35 heures, il y a un an, avait provoqué une grève courte mais efficace, qui avait fait reculer la direction. Elle avait abouti à un accord sur les 35 heures avec maintien du salaire et sans flexibilité. Suivant cet accord, cette année, les augmentations de salaire devaient être limitées à l'indice Insee, ce qui paraissait insuffisant à une majorité de salariés.

Même s'ils n'ont pas été publiés, tout le monde savait que les profits de l'entreprise étaient bons. Durisotti avait beau entonner sa chanson habituelle sur la "concurrence et les difficultés qui nous attendaient si nous n'étions pas raisonnables , nous étions une bonne centaine à nous réunir en AG à l'appel des trois syndicats CGT, SLD (syndicat libre) et FO, pour faire reculer la direction sur ses propositions.

A la troisième AG, seule la CGT proposait que l'on revendique une augmentation de 5 % et l'intégration de nos primes dans un treizième mois.

Malgré quelques miettes lâchées au dernier moment par la direction, un premier débrayage de deux heures eut lieu le jeudi 22 mars, suivi d'un autre le lendemain. Nous n'étions qu'une bonne centaine, mais déterminés à convaincre d'autres de nous rejoindre. Le lundi suivant, seuls quelques uns nous ont rejoints, mais notre grève, même minoritaire, a créé bien des soucis à la direction.

Le patron, qui croyait nous impressionner, est venu affronter les grévistes en AG et s'est fait répondre vertement. Après avoir essayé le lendemain de négocier avec les autres syndicats, sans la CGT, ni aucun gréviste, il a dû se résoudre à recevoir la CGT qui représentait les grévistes.

Finalement, avec une augmentation approximative de 310 F par mois, au lieu des 122 F proposés au départ (soit 3 %, plus une prime de 1000 F au lieu de 1,2 % et une prime de 500 F) et la possibilité pour les grévistes de rattraper les heures de grève ou de les transformer en congés, nous avons décidé la reprise.

Nous sommes contents d'avoir fait reculer une direction à la fois paternaliste et trop sûre d'elle, et qui avait convaincu les autres syndicats qu'elle ne bougerait pas de sa position initiale. Il nous reste maintenant à convaincre l'ensemble des salariés qu'il nous faudra être plus nombreux la prochaine fois. Car, nous le souhaitons, il devra y avoir une prochaine fois.

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