ATE - Banlieue toulousaine : Les peintres en lutte06/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1708.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ATE - Banlieue toulousaine : Les peintres en lutte

ATE (Aéro-Technique-Espace), entreprise spécialisée dans la peinture d'avions et sous-traitante de EADS, est implantée à Toulouse, Bordeaux, Chateauroux, Marseille et Nantes.

A Toulouse, il y a deux salles de peinture à Cornebarrieu et deux salles dans l'enceinte même de EADS. Les travailleurs y sont à peu près une centaine et peignent des ATR, des Airbus A320 et A340.

Le 23 mars, la grève a démarré au plan national pour dénoncer le silence total fait autour des graves problèmes de santé rencontrés à Toulouse (certains peintres présentent des symptômes inquiétants : hépatites chimiques, taux anormalement élevé des globules rouges dans le sang pour plus d'un tiers du personnel) ; le manque d'effectifs suite aux 35 heures. Ils travaillent en deux équipes (6h - 13h et 13h - 20 h) plus une équipe de samedi-dimanche ; la politique salariale de leur patron, non seulement insuffisante mais en plus à la tête du client. Un jeune embauché gagne à peine 8 000 F brut et au bout de trois ans d'ancienneté, un peintre gagne tout juste 8 500 F brut, cela pour un travail dur et dangereux pour leur santé. Par ailleurs, des peintres qui pourtant font le même travail ne perçoivent pas le même salaire ; les primes sont attribuées sur certains sites et pas sur d'autres ; sur un même site, la prime de salissure est allouée aux seuls peintres, comme si les préparateurs et les magasiniers n'étaient pas concernés !

La grève est quasiment totale. Et presque tous les jours, les grévistes vont avec les banderoles et la mascotte à l'une ou l'autre des portes de EADS, le donneur d'ordre, pour distribuer des tracts, créant à l'occasion des bouchons monstres. La presse, la radio, la télévision locales ont contribué à faire connaître leur mouvement et leurs revendications.

La direction de EADS n'en a cure. Pourtant elle est autant responsable, car c'est à EADS que ATE se fournit en peinture. De plus, en demandant régulièrement à ses sous-traitants de baisser leurs coûts, EADS augmente ses profits et à chaque fois ce sont les travailleurs qui en font les frais. La semaine dernière, elle a fait sortir des salles de peinture de Cornebarrieu un ATR et un A320 pour les faire peindre ailleurs.

Maintenant, il serait question de vingt licenciements. Du coup, la grève continue à Toulouse, ainsi qu'à Bordeaux.

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