Toulouse : Y' a le feu chez les pompiers30/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1707.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Toulouse : Y' a le feu chez les pompiers

Les pompiers de la ville de Toulouse sont en grève depuis plus de trois semaines contre l'application de la RTT à la sauce Izard. Pierre Izard, leur "patron" comme ils disent, est le président PS du Conseil général de la Haute-Garonne. Les pompiers travaillent 57 h 30 par semaine avec des vacations de 24 heures consécutives sans coupure, et cela tous les jours et toutes les nuits de l'année. Or leurs interventions sont de plus en plus nombreuses et dangereuses.

Ils réclament donc l'application d'une directive européenne pour travailler 48 heures par semaine au 1er octobre 2001, et pour cela l'embauche de cent nouveaux pompiers. Toulouse est la ville de plus de 100 000 habitants la plus mal lotie en nombre de pompiers par habitant (0,66 pompier par 1 000 habitants alors qu'à Reims par exemple, c'est 9,8 pompiers pour 1 000 habitants !).

Les pompiers en colère ont multiplié leurs actions : manifestations bruyantes avec leurs véhicules, visite à Cintegabelle (le fief de Jospin) et le 21 mars, ils ont envahi à 80 les pistes de l'aéroport de Toulouse Blagnac qui a dû fermer pendant 2 h 30 aux heures de pointe du matin. Une trentaine de vols ont été annulés et tous les autres ont été déroutés sur Carcassonne, Tarbes et Agen. La presse régionale, sans doute toute dévouée au "patron" des pompiers, a quasiment ignoré l'événement, bien que la panique ait été des plus réussies. Le lendemain ils ont manifesté lors de la journée de grève dans la fonction publique et ont mis de l'animation dans les rues de Toulouse. Le 23 mars ils faisaient le siège du Conseil général lors de la réélection de Izard. Un médiateur a été nommé.

Les représentants locaux du gouvernement socialiste ont d'autres priorités que d'empêcher la dégration du service rendu au public par les pompiers, ne serait-ce qu'en procédant aux embauches nécessaires.

Faudra-t-il que le nombre de personnes non secourues augmente, voire le nombre des morts, pour que le gouvernement et ses acolytes consentent à verser des larmes de crocodiles et lâchent quelques vagues promesses ? Les pompiers préfèreraient qu'ils ouvrent les cordons de la bourse pour créer les postes qu'ils réclament.

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