Renault Flins-Yvelines : Élections professionnelles - un progrès de la CGT30/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1707.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Flins-Yvelines : Élections professionnelles - un progrès de la CGT

Aux élections professionnelles qui se sont déroulées mardi 20 mars à Renault Flins, la CGT a gagné autour de 2,5 % au 1er collège (le collège ouvrier) : + 2,35 % pour les délégués du personnel (DP), où elle atteint 47,45 % des voix (11 sièges sur 23) ; + 2,63 % pour les délégués au comité d'établissement (CE) où elle atteint 44,97 % (4 sièges sur 8).

Elle recule un peu au 2e collège (- 0,91 % en DP et - 0,25 % au CE) mais sa progression au 1er collège a été ressentie dans les ateliers comme un petit succès contre le patron. Ici, des dizaines de travailleurs réclamaient des casquettes CGT pour les porter ostensiblement devant la maîtrise. Ailleurs, au Ferrage, alors que les chefs étaient réunis dans un bureau en surplomb de l'atelier, les ouvriers les faisaient rappliquer aux fenêtres en criant "Augmentez nos salaires !", comme si une manif démarrait. Et leur inquiétude a bien fait rire.

Certes, la combativité de la CGT est loin d'être ce qu'elle devrait être, mais elle en garde au moins en partie la réputation et l'image, et voter CGT, depuis longtemps, est vu comme une façon de montrer son mécontentement.

D'autant que, de son côté, la direction ne se prive pas de mener campagne, à chaque élection, pour les syndicats qu'elle préfère et qu'elle aide plus ou moins discrètement, par ordre d'influence décroissante : FO, la CFDT et la CFTC.

Cette année encore, elle a fait passer clairement, par exemple à de jeunes travailleurs, le dernier jour d'un stage pour lequel elle les avait réunis, le message qu'ils pouvaient voter ce qu'ils voulaient, mais pas CGT.

Dans ces conditions, le vote CGT pouvait être vu comme un moyen de protester contre la flexibilité, les bas salaires, les conditions de travail d'année en année toujours plus dures, ou tout simplement de vouloir faire un bras d'honneur au patron. La CFDT, qui a le plus reculé, a sans doute aussi payé son cours national actuel très favorable au patronat.

La direction a d'autant plus fait grise mine aux résultats qu'elle espérait mieux, grâce au départ depuis les dernières élections d'environ 1 250 travailleurs en préretraite ou CASA (cessation d'activité) et au soin qu'elle avait mis à sélectionner les jeunes embauchés. Les anciens sont réputés assez favorables à la CGT et les jeunes ont fait l'objet d'un suivi particulier depuis leur embauche de la part des chefs, sur les questions de discipline, avec prêchi-prêcha sur leur carrière, etc.

Il n'a donc pas fallu attendre longtemps pour que, placés dans cette école de l'exploitation qu'est l'usine, les jeunes arrivent aux mêmes conclusions que bon nombre d'ouvriers plus anciens.

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