Pour les salaires et de meilleures conditions de travail, le bulletin de vote c'est la grève30/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1707.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Editorial

Pour les salaires et de meilleures conditions de travail, le bulletin de vote c'est la grève

Aujourd'hui, les hommes politiques qui soutiennent le gouvernement, tout comme ceux qui s'y opposent, sont en train de s'installer ou de se réinstaller dans leurs fauteuils de maires. Eux, ils sont satisfaits. Mais qu'est-ce que cela va changer pour les travailleurs ? Même localement, cela ne changera rien de fondamental car les principales décisions se prennent à un autre niveau.

Et ce qui est fondamental aujourd'hui comme hier c'est le chômage de deux millions de travailleurs, les conditions de travail et les salaires.

Et si les élections municipales ont fait passer, pour la presse, la situation sociale au second plan, il y a eu pourtant pas mal de grèves sur la question des salaires et des conditions de travail et il en est prévu d'autres.

La semaine dernière, il y a eu plusieurs grèves à la SNCF. C'étaient des grèves limitées dans la durée et l'étendue.

Il y a eu aussi un appel des syndicats à une grève de toute la Fonction publique. Ces jours-ci dans certaines grandes villes, il y a un ordre de grève pour les transports en commun et, surtout, le jeudi 29 une grève générale de la SNCF est prévue.

Par ailleurs, samedi 31 mars était prévue à Paris et peut-être en province une manifestation appelée par tous les syndicats sur le problème de la retraite à 60 ans que le patronat veut abolir d'ici deux ans, avec la complicité du gouvernement.

Il y a aussi la grève des sages-femmes, absolument justifiée car elles sont loin d'être des privilégiées, mais dont on peut regretter qu'elle soit très corporatiste.

Il faut évidemment que tous les travailleurs participent à ces mouvements appelés par les organisations syndicales, parfois en commun, parfois séparément.

C'est que le niveau de vie du monde du travail s'abaisse sensiblement. La diminution du chômage n'a pas entraîné un accroissement des revenus des salariés car l'immense majorité des emplois créés sont des emplois précaires, à temps partiel, au Smic, et les travailleurs concernés ne gagnent guère plus de 4 000 F par mois.

Alors la question qui se pose est quoi faire contre cette détérioration de notre vie à tous.

D'autant que s'y ajoute la dégradation des services publics, du fait de la diminution des crédits que le gouvernement leur consacre.

La cagnotte fiscale, le gouvernement l'a distribuée jusqu'à présent aux plus hauts revenus.

Quant aux bénéfices patronaux, ils atteignent des sommets depuis déjà plusieurs années. Le patronat ne les partagera que forcé, parce que ces bénéfices sont faits sur notre dos.

Ce n'est donc pas par les négociations que les syndicats obtiendront que le gouvernement et le patronat cèdent sur l'essentiel.

Alors, au lieu d'organiser d'innombrables mouvements séparés, voire corporatistes, les organisations syndicales, si elles défendaient réellement le monde du travail, planifieraient les luttes pour réussir à réunir tous ces mouvements pour aboutir à un large mouvement d'ensemble.

Si les journées d'actions, les grèves séparées étaient à la fois une occasion de se compter pour renforcer la détermination des hésitants, et en même temps de montrer la colère du monde du travail, elles prépareraient une lutte plus large et plus unie.

Elles seraient une mobilisation mais aussi une menace pour le gouvernement et le patronat.

A condition de dire ouvertement que chaque grève ou journée d'action est seulement une étape et que la suivante sera plus forte et plus conséquente.

Ce n'est pas que les syndicats ne savent pas le faire, car ils l'ont déjà fait ! C'est qu'ils ne veulent pas !

Vis-à-vis d'eux aussi, il faut que la voix des travailleurs se fasse entendre.

Partager