De nombreuses organisations syndicales appellent à manifester samedi 31 mars pour la défense des retraites. Cette journée de manifestation fait suite à la grève du 25 janvier dernier qui avait été un franc succès.

Le MEDEF a proclamé une trêve sur le sujet jusqu'en décembre 2002, mais il compte bien non seulement tout remettre en compte à cette date mais continuer en attendant à préparer le terrain. Les élections présidentielles et législatives seront alors passées, et le président et le gouvernement nouvellement élus quels qu'ils soient auront tout le loisir de passer à l'offensive que la droite comme la gauche gouvernementale s'apprêtent à mener contre les retraites.

Pour ce qui est du gouvernement actuel, il pratique la loi du silence et est en fait complice de l'offensive qui se prépare. Les travailleurs ont tout à craindre non seulement du MEDEF mais aussi des gouvernants d'aujourd'hui comme de demain.

Les uns comme les autres ont en ligne de mire les conditions de la retraite et de l'accès à celle-ci. Ils prennent prétexte du vieillissement de la population pour faire croire que la richesse produite par les actifs ne pourrait plus suffire face au nombre accru de retraités. Comme si l'augmentation importante et continue de la productivité de ceux qui travaillent n'augmentait pas la richesse utilisable par l'ensemble de la société, jeunes et vieux.

Et s'il faut aligner pour tous les conditions de la retraite, c'est par le haut qu'il faut le faire. La durée de cotisation doit être la même pour tous, dans le public comme dans le privé, et il faut pour commencer ramener celle de ces derniers à 37 annuités et demie comme c'était le cas avant la décision du gouvernement Balladur de porter cette durée à 40 ans. Mais tous les travailleurs doivent pouvoir partir à la retraite à 60 ans, y compris les travailleurs, les femmes, les précaires que le chômage ou le travail à temps partiel ont empêché de travailler et de cotiser normalement. Quant aux retraités, chacun d'entre eux devrait bénéficier d'une retraite décente permettant non de vivoter mais de vivre correctement.

La société dispose d'énormes richesses, mais celles-ci sont accaparées sous forme de profits par une minorité. C'est sur ces profits qu'il faut prendre pour assurer à tous une retraite décente et dans de bonnes conditions.

En tout cas, face aux nuages qui se profilent à l'horizon sur l'avenir des retraites, les travailleurs actifs et retraités ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Pour commencer, ils doivent se retrouver ensemble et manifester nombreux le 31 mars.