La grève des transports urbains : Les arguments contradictoires du patronat30/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1707.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La grève des transports urbains : Les arguments contradictoires du patronat

Le patronat multiplie les arguments contre la retraite à 55 ans chez les conducteurs des transports urbains. A l'en croire, 75 % des salariés du secteur bénéficieraient déjà d'un système de départ à 55 ans (les chauffeurs de bus interurbains, par exemple, ont cette possibilité). Mais c'est justement la preuve qu'il n'est pas aberrant de mettre en avant cette revendication, puisque non seulement certains l'ont déjà, mais même déjà les trois quarts des salariés. Pourquoi pas le quart restant ?

Ultime argument patronal : il y aurait une contradiction à satisfaire cette revendication au moment où le patronat fait campagne pour convaincre l'opinion qu'il n'y aurait rien de mieux dans la vie que de partir en retraite à... 65 ans. Selon le patronat du transport, la revendication de la retraite à 55 ans serait, prétend-on, "inacceptable à l'heure où, au niveau national, des incertitudes pèsent sur le maintien de la retraite à 60 ans".

Mais la contradiction ne gêne pas les patrons quand leurs intérêts sont en jeu. On a pu voir en effet Nicolas Bazire, ex-président de l'Union patronale de la chimie, négocier nationalement, au nom du MEDEF, pour essayer de liquider la retraite à 60 ans, alors que dans sa branche, la chimie, le patronat mettait en place un système de départ à 55 ans, nécessaire pour poursuivre notamment les restructurations en cours et, accessoirement, rajeunir le personnel. Même attitude du côté de la métallurgie et de l'UIMM où, alors que se mettaient en place les mêmes dispositifs de départ à 55 ans, le représentant de l'UIMM, Denis Gaultier-Sauvagnac, mettait fin à la perception par l'Unedic des cotisations destinées à financer les retraites complémentaires.

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