Espions russes contre américains : Comme au temps de la guerre froide30/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1707.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espions russes contre américains : Comme au temps de la guerre froide

Le gouvernement américain vient d'expulser de Washington une cinquantaine de diplomates russes et le gouvernement russe menace de rendre la politesse. On n'avait pas vu ça depuis Reagan en 1986. Le prétexte de cette grande valse diplomatique : la découverte qu'un des as du FBI, haut placé dans le contre-espionnage, travaillait depuis quinze ans pour Moscou.

Qu'agents secrets, espions et diplomates de tous pays se livrent à leurs activités familières de renseignement et de trahison, c'est dans l'ordre des choses. Cela ne devrait pas être une découverte pour le nouveau président américain. En pareil cas, on met à l'ombre ou on échange les brebis galeuses, et la vie continue jusqu'au prochain esclandre.

C'est pourquoi, avec cette charrette de cinquante diplomates russes, le gouvernement Bush semble s'orienter vers une attitude plus dure envers la Russie, qui nous resservirait en 2001 sa petite Guerre Froide à lui. Bush reproche en effet à Moscou de collaborer avec l'Iran et d'armer des pays dangereux (il semble avoir oublié que c'est lui qui a équipé les Talibans afghans). Il a même oublié le tunnel creusé sous l'ambassade russe, et qui est une des visites appréciées dns la capitale américaine. Un adjoint du ministre de la Défense a même dit que le Kremlin "semblait prêt à vendre n'importe quoi à n'importe qui pour gagner de l'argent" : ce n'est pas les capitalistes américains qui se comporteraient comme ça !

Quant aux Russes, ils ont aussi leurs griefs : les officiels américains recevraient bientôt le ministre des Affaires étrangères du gouvernement tchétchène et critiqueraient les agissements de l'armée russe en Tchétchénie. Là c'en est trop : reprocher à un gouvernement de massacrer "ses" peuples, c'est de l'ingérence caractérisée !

Evidemment, les dirigeants américains se moquent bien du sort des Tchétchènes. Mais à Washington, on a toujours besoin d'un ennemi de service ; après Kadhafi et Saddam Hussein, la Russie peut bien de temps en temps rejouer un peu ce rôle, comme toujours au nom de la défense des libertés des peuples... dont les dirigeants américains se moquent complètement, autant que du sort des femmes afghanes victimes du régime taliban instauré grâce à leur protection.

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