Arsenal de Toulon : Petits et grands escrocs30/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1707.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Arsenal de Toulon : Petits et grands escrocs

Un nouveau trafic financier, concernant cette fois-ci l'Arsenal de Toulon, vient s'ajouter aux précédents. Deux hauts responsables ont été mis en examen vendredi 23 mars pour "escroquerie et trafic de main-d'oeuvre". Il leur est reproché d'avoir établi des marchés truqués, pour un montant de près de 3 500 000 francs : les pièces commandées à un fournisseur étaient simplement prises dans les "stocks fantômes" de l'arsenal, tout en étant facturées le prix fort, ou bien la livraison ne comprenait que leur équivalent en poids de ferraille. Ces directeurs auraient aussi, plus classiquement, mis au point un système de fausses factures, privilégié certains fournisseurs contre des pots-de-vin, ou fait embaucher des secrétaires qui gagnaient entre 350 et 400 000 francs par an.

Ces petits cadeaux entre amis sont monnaie courante, quand les hauts fonctionnaires de l'Etat et les dirigeants d'entreprise sont issus du même milieu, et occupent même parfois des postes interchangeables, comme les Balladur, les Edith Cresson, ou les Martine Aubry.

Et finalement, les malversations commises par les ingénieurs à la tête de l'Arsenal de Toulon ne sont que la réplique, à une toute petite échelle, des pratiques de l'Etat. Qui a profité par exemple des milliards engloutis dans le porte-avions Charles-de-Gaulle, dont la portée ne dépasse pas pour l'instant celle d'un pédalo, sinon des grandes entreprises ayant pignon sur rue et qui ont reçu, tout à fait légalement, de l'argent de la part de l'Etat ? A qui profite le budget militaire, si ce n'est aux Dassault, Matra, Thomson, etc. ?

C'est quotidiennement que l'Etat détourne l'argent de nos impôts pour verser des pots-de-vin aux entreprises. C'est un pillage d'une tout autre ampleur. Mais là, on ne parle pas de malversation, juste de "subventions" ou "d'aides au développement industriel".

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