Naufrage de clandestins au large de Saint-Martin : Un drame provoqué par la misère23/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1706.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Naufrage de clandestins au large de Saint-Martin : Un drame provoqué par la misère

Au moins quinze personnes ont péri noyées et vingt-trois autres ont disparu après le naufrage d'une barque, jeudi 15 mars, au large de l'île franco-néerlandaise de Saint-Martin, dans l'archipel des Antilles. L'embarcation - surchargée - transportait une quarantaine de personnes, venues de République Dominicaine et de Chine et cherchant à immigrer clandestinement.

Dans cette région constituée d'une multitude d'îles, qui souvent ne sont distantes les unes des autres que de 30 ou 40 kilomètres, les tentatives d'immigration clandestine sur des embarcations de fortune sont fréquentes. D'autant qu'après avoir été disputées et pillées des siècles durant par la France, l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne et plus récemment les Etats-Unis, ces îles font voisiner des situations de grande pauvreté avec quelques îlots de relative prospérité, voire des oasis pour milliardaires. Et les Etats les plus riches de la région ont beau multiplier les patrouilles de gardes-côtes et renforcer les contrôles autour de leurs possessions, ils ne pourront jamais empêcher les boat-people haïtiens ou dominicains de tout tenter pour échapper à la misère qui règne dans leur pays, en essayant de pénétrer clandestinement qui aux Bahamas, qui dans les Iles Vierges ou l'une des dépendances françaises des Antilles.

Dans le cas présent, le naufrage a eu lieu en présence de témoins qui ont pu alerter les secours, mais combien de bateaux et de centaines d'immigrants disparaissent chaque année sans qu'on le sache ?

Quant à cette détresse, elle profite non seulement à toutes sortes de trafiquants, qui n'hésitent pas à recruter leurs victimes jusqu'en Chine, mais également à de nombreux patrons locaux qui trouvent avec ces clandestins une main-d'oeuvre corvéable et à bas prix que ce soit pour leurs chantiers du bâtiment, leurs plantations ou leur industrie hôtelière.

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