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Leur société
La reprise... de la précarité
Selon les chiffres publiés par l'UNEDIC, l'emploi intérimaire concernait en janvier dernier 763 800 salariés, soit une hausse de 6,2 % par rapport au mois de décembre et de 20,8 % sur douze mois. L'UNEDIC précise d'ailleurs que trois quarts de ces emplois sont des emplois d'ouvriers.
Ces chiffres, éloquents quant aux pratiques du patronat, ne reflètent pourtant qu'une partie de la réalité car ils ne prennent en compte ni les CDD (975 000 emplois, en hausse de 9,2 % sur un an), ni les autres formes de contrats tels que les CES et les contrats d'apprentissage (747 000 emplois, en hausse de 3 à 8,8 % selon le type de contrat).
Si l'augmentation des commandes oblige les patrons à recruter, ceux-ci ont de plus en plus recours au travail précaire, sous toutes ses formes et la plupart du temps mal payé. De l'industrie automobile à l'agro-alimentaire, en passant par le bâtiment, l'hôtellerie ou la grande distribution, il n'est pas rare que ces emplois représentent 20, 30, voire 50 % des effectifs ; une fraction importante de la main-d'oeuvre qu'ils peuvent exploiter un jour et rejeter le lendemain, au gré de leurs besoins.
Ainsi, au-delà des propos satisfaits de Jospin et de ses ministres, si une partie des chômeurs retrouve du travail, ils ne sortent pas pour autant de la précarité, des bas revenus et pour beaucoup de la pauvreté.