Refusons une politique qui sacrifie les travailleurs au profit des plus riches02/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1703.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Editorial

Refusons une politique qui sacrifie les travailleurs au profit des plus riches

Travailleuses, Travailleurs,

Nous sommes pratiquement entrés dans la campagne des élections municipales qui sont, bien sûr, des élections locales. Mais tous les maux dont souffre la population laborieuse, que ce soit le chômage, le logement, les problèmes de la scolarisation ou l'insécurité, ne sont pas engendrés à l'échelle locale. Ils ne font que s'y répercuter de façon plus ou moins grave.

Il est en effet impossible d'échapper, dans une seule ville, aux conséquences de décisions du gouvernement, sans parler des licenciements massifs ou des transferts d'entreprises, décisions prises en secret par des grands patrons qui influencent toute la vie du pays, quand ils n'achètent pas les hommes politiques.

Le logement social dépend juridiquement des communes, mais sortir des problèmes actuels demanderait un financement très important, dont seul l'Etat a les moyens. Les communes dont les habitants ont le niveau de vie le plus élevé n'ont pas construit de logements sociaux. Ce sont les moins riches qui en ont le plus et qui n'ont justement pas les moyens de les empêcher de se dégrader, voire de les reconstruire tout à fait autrement.

C'est le gouvernement qui est défaillant, et pas la commune. C'est le gouvernement qui réserve l'argent des impôts à d'énormes subventions, directes ou indirectes, au grand patronat, quand il n'a pas le cynisme de diminuer, comme cette année, seulement les impôts des plus riches.

En ce qui concerne l'enseignement, du fait qu'à l'école primaire les classes sont surchargées, les enfants des milieux les plus populaires sont défavorisés dès le départ de leur scolarité. Le financement des locaux dépend des communes, mais le nombre de classes et le nombre d'enseignants dépendent du gouvernement. Et dans les communes populaires, il faudrait que chaque enseignant puisse s'occuper d'un nombre d'élèves bien plus petit qu'ailleurs. Et il en va de même pour chaque problème important.

Les élections n'ont jamais, par elles-mêmes, changé le sort de la population laborieuse, et les élections municipales pas plus que les autres.

Un maire est élu pour six ans par les conseillers municipaux qui, après, ne peuvent plus le changer. Et c'est lui qui a tous les pouvoirs locaux. Ces élections ne sont pas plus démocratiques que les autres, cependant la mairie est plus sous les yeux et à portée de la population que la Chambre des députés ou le gouvernement.

Etant donné toutes les limitations de la loi électorale, Lutte Ouvrière n'a pas la possibilité de conquérir des mairies, d'autant plus que nos forces ne nous permettent pas de présenter des listes dans plus de cent vingt ou cent trente communes. Nous avons des camarades dans bien d'autres villes, mais nous n'avons pas partout de quoi présenter quarante ou cinquante candidats, comme la loi nous y oblige.

Donc les travailleuses et travailleurs n'auront pas tous la possibilité de voter pour nos candidats. Mais, à notre avis, l'essentiel est de s'exprimer et au moins nous pouvons leur dire ce que nous pensons de ces élections.

Nous voulons permettre à la population laborieuse, en votant pour Lutte Ouvrière, le seul parti qui soit aujourd'hui le parti des ouvriers, le parti des travailleuses et des travailleurs, de dire qu'elle refuse la politique qui sacrifie les travailleurs au profit des plus riches.

Si vous pouvez envoyer des candidats de Lutte Ouvrière au Conseil municipal, ils y seront votre voix mais aussi vos yeux et vos oreilles. Ils vous informeront de tout ce qui s'y dit et s'y passe, et en particulier de tout ce qui, dans le budget communal, va à la petite minorité des plus riches. Et, avec votre aide et votre soutien, ils utiliseront leur mandat à favoriser les initiatives pour suppléer à ce que ne fait pas la mairie ou à faire pression sur elle pour l'obliger à le faire. Avec votre aide, ils chercheront à renouer avec les traditions de solidarité des classes populaires.

Nous ne changerons pas la société mais nous pouvons changer localement les possibilités d'action de la population.

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