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Etats-Unis : Clinton rate sa sortie, mais n'oublie pas ses amis
Jusqu'à la fin de son second mandat présidentiel, Clinton a tenu à jouir pleinement de toutes les prérogatives et de tous les privilèges liés à sa haute fonction, entre autres son droit de grâce. On peut juger de ce point de vue le niveau de ses préocupations humanitaires, en voyant qu'il a amnistié un milliardaire américain poursuivi par la justice des États-Unis pour fraude fiscale et réfugié en Suisse depuis 1983, un trafiquant de cocaïne, et son propre demi-frère qui serait notoirement accro aux drogues dures et coutumier de la conduite automobile en état d'ébriété.
Qu'un chef d'État gracie des condamnés à l'occasion d'un anniversaire, de son entrée en fonction ou de son départ, c'est une routine qui n'éveille même pas la curiosité, mais que les heureux bénéficiaires soient soupçonnés par ailleurs d'être des bienfaiteurs du lobby électoral du président ou comme son demi-frère des intermédiaires rétribués de ces discrets transferts de fonds a suffi à la justice fédérale pour ouvrir une enquête.
Dans le même temps Clinton, qui au bout de huit années d'hébergement gracieux dans des résidences officielles avait acquis une fâcheuse tendance à s'en approprier le mobilier, a dû le restituer.
Bref, pour ce président, la sortie aura été digne de son règne, mais digne surtout de la classe des possédants qu'il servait : des gens pour qui confondre les biens publics et leur magot personnel est le B.A.-Ba du métier, tout comme soutenir ses copains coquins est la vertu première.