RVI - Vénissieux - Saint-Priest (Rhône) : Débrayage pour les salaires23/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1702.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RVI - Vénissieux - Saint-Priest (Rhône) : Débrayage pour les salaires

La réunion salaires annuelle entre la direction et les organisations syndicales de Renault-Véhicules Industriels (RVI) vient d'avoir lieu. Mais cette année cette réunion se tenait à quelques centaines de mètres de l'usine RVI de Vénissieux, au centre de formation de Parilly. C'était donc l'occasion d'aller dire directement aux représentants de la direction ce qu'on pensait de nos salaires.

Les syndicats appelaient à un débrayage pour l'équipe du matin et la journée, à Vénissieux et à l'usine Ponts de Saint-Priest. Nous nous sommes retrouvés à 400 pour partir en manifestation jusqu'au lieu de la réunion. Arrivés sur place, il y a bien eu un représentant de la direction pour vouloir nous empêcher de rentrer dans la salle, mais la volonté des manifestants a été plus forte et nous nous sommes invités à la réunion. De nombreux travailleurs ont alors pu dire directement au DRH qu'on ne peut pas vivre avec des salaires de 6 000 à 6 500 F par mois pour les nouveaux embauchés, que certains intérimaires sont présents depuis des mois, voire des années, et que cette précarité ne peut pas continuer, que Renault a doublé ses bénéfices, à RVI l'année 2000 a été une année "exceptionnelle" (c'est la direction qui l'affirme) et qu'il faut donc augmenter les salaires.

Les représentants de la direction n'ont rien voulu annoncer devant les grévistes. Ils voulaient réserver l'annonce des augmentations pour 2001 uniquement aux représentants syndicaux. Mais ce n'était pas du goût des travailleurs présents, qui sont restés sur place pendant une heure et demie, malgré les propositions de certains syndicalistes de se retirer de la salle pour laisser la "négociation" se poursuivre.

Finalement, un peu avant midi, les rangs des manifestants commençant à s'éclaircir, nous sommes sortis de la salle tout en promettant de revenir avec l'équipe du soir. Et comme il était l'heure de manger et que le restaurant du centre de formation se trouvait juste à côté, là aussi il n'y avait pas de raison de ne pas s'inviter à manger gratuitement.

Alors, même si nous n'étions pas suffisamment pour faire céder la direction, les travailleurs étaient contents d'avoir pu dire ce qu'ils avaient sur le coeur.

En équipe du soir l'affaire tourna court puisque nous avions à peine fait quelques centaines de mètres de manifestation pour retourner au lieu de la réunion que nous avons fait demi-tour en voyant que les représentant syndicaux la quittaient.

Le résultat de la réunion est une augmentation de 2 % en février et surtout la mise en place de primes "de performance collective" qui seront liées à la production, au présentéisme, à la qualité et à la sécurité. Beaucoup de travailleurs voient bien le danger de ces primes.

De même, si la prime d'intéressement a triplé par rapport à l'année dernière pour atteindre 4 000 F pour un ouvrier, les intérimaires ne la toucheront pas alors que certains ont travaillé toute l'année à RVI.

Alors, dès lundi 19 février, des réunions d'information syndicale devraient être organisées dans tous les bâtiments pour envisager une riposte.

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