Record de créations d'emplois... précaires et mal payés23/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1702.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Record de créations d'emplois... précaires et mal payés

Selon les chiffres publiés par l'INSEE le 16 février, le secteur privé et semi-public aurait créé 520 000 emplois au cours de l'année 2000, mieux que les 395 000 créés en 1999. Et la ministre de l'Emploi et de la Solidarité Elisabeth Guigou n'a pas manqué d'afficher sa satisfaction et de souligner la réussite du gouvernement dans la lutte contre le chômage. Ce seraient, dit-elle, les meilleurs chiffres depuis 1969, lorsque le chômage n'avait pas atteint le million et que la croissance était deux fois plus forte qu'aujourd'hui.

A l'origine de ces créations d'emplois, selon la ministre, il y aurait la croissance retrouvée, la réduction du temps de travail et l'allégement des charges sociales sur les bas salaires.

Mais les secteurs où ces emplois ont été créés montrent que cette croissance est à la fois relative et spécifique. En effet, près des quatre cinquièmes (391 000 sur 520 000) relèvent du secteur tertiaire, commerce, intérim, hôtellerie, restauration. Il faut y inclure le fait que les bourgeois petits et grands se paient davantage de domestiques, de gardiens, de livreurs, etc. : c'est signe qu'ils s'enrichissent, pas que le plus grand nombre vit mieux.

Les autres emplois se partageraient entre la construction (56 300) et l'industrie (70 200), qui ensemble retrouvent de ce fait à peu près leur nombre d'emplois de 1995 (autour de 5 360 000). Les 35 heures de Martine Aubry sont loin d'y avoir produit les effets qu'on aurait pu attendre d'une réduction de 10 % des horaires de travail. Preuve que, contrairement aux intentions affichées, cette loi n'avait pas pour but de créer des emplois. D'ailleurs, pour ne prendre que l'industrie, qui aurait créé 70 200 emplois nouveaux, elle est encore en dessous de ses effectifs de 1995. Ce qui signifie que s'il y a eu des emplois créés, il y en a eu en cinq ans davantage encore de supprimés.

Quant au dernier facteur, l'allégement des charges sociales sur les bas salaires, il a surtout aidé à l'appauvrissement continu de la population, car il pousse tous les salaires vers le bas.

De plus les emplois créés sont dans leur grande majorité des emplois au SMIC, et bien souvent en dessous, à temps partiel. Et les trois quarts sont des emplois précaires, en CDD ou en intérim.

Voilà le bilan de la politique "d'aide à l'emploi" dont se vante le gouvernement ! Voilà en quoi consiste sa réussite dans la lutte contre le chômage ! Le prix du travail baisse sur le marché. Une partie des chômeurs retrouvent un travail, sans pour autant sortir de la pauvreté.

Un bilan qui a plus de quoi réjouir le patronat que les travailleurs.

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