La sécurité des convoyeurs de fonds : Les banques traînent les pieds23/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1702.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La sécurité des convoyeurs de fonds : Les banques traînent les pieds

La Fédération bancaire française (FBF) a décidé de contester le décret sur la sécurité des convoyeurs de fonds, paru le 18 décembre dernier, en déposant un "recours pour excès de pouvoir" devant le Conseil d'Etat.

Avec la complicité du gouvernement, les banques avaient déjà fait traîner les choses en longueur, repoussant de plusieurs mois la publication de ce texte de loi, réclamé par les convoyeurs lors de leur grève de mai 2000 et que les députés avaient adopté à une large majorité en juillet.

En principe, les donneurs d'ordre ont jusqu'au 31 décembre 2002 pour faire des travaux afin de sécuriser les abords des banques et des commerces et protéger les employés lors des manipulations. Pour la FBF, ce délai de deux ans ne serait pas "réaliste" et elle voudrait faire enlever les sanctions (de l'amende à l'interdiction d'exercer son activité) prévues par la loi en cas de non-réalisation des travaux.

En réalité, le coût de ces travaux a beau être minime au regard des énormes profits réalisés par les banques et les grandes surfaces, c'est encore trop. Ces gens-là ne veulent rien se voir imposer et encore moins débourser ; ils préfèrent exposer la vie des convoyeurs, qui ne leur coûte presque rien. Et les résultats sont là : en une seule année, quatre convoyeurs ont été assassinés par des braqueurs et vingt-deux autres blessés.

Certes, ceux qui choisissent délibérément de tuer pour quelques dizaines de milliers de francs sont des crapules, mais les banquiers, qui traînent les pieds lorsqu'il s'agit d'améliorer la protection de ceux qui transportent leurs millions, ne valent pas mieux.

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