En mars 1992, Hispano Suiza a licencié quatre-vingt-cinq ouvriers de l'usine, prétextant une baisse de l'activité. A l'époque elle avait écrit noir sur blanc qu'ils auraient "une priorité de réemploi en cas de reprise de l'activité de l'entreprise". Cette note au personnel avait été signée du chef du personnel de l'époque, aujourd'hui directeur en chef des Ressources Humaines de l'ensemble du groupe Snecma Moteurs. Donc a priori quelqu'un qui, à la place où il se trouve, devrait disposer des moyens de faire respecter sa parole.

Il se trouve que les profits d'Hispano explosent actuellement et que, devant la charge nouvelle de travail, la direction s'est mise à recruter des dizaines de personnes. Un groupe de licenciés de 1992, une douzaine environ, se sont donc organisés depuis avril 2000 pour exiger leur réembauche. Organisés en collectif, ils interviennent régulièrement devant l'usine pour s'adresser aux travailleurs, être reçus par le directeur de l'usine, par le DRH du groupe Snecma Moteurs, obtenir des articles dans la presse. La pression qu'ils exercent, la solidarité active des travailleurs d'Hispano, le soutien des syndicats de l'usine, ont déjà permis la réembauche de trois anciens de 1992.

Aujourd'hui, la réembauche de tous les licenciés de 1992 qui le demandent reste une importante revendication du mouvement que connaît actuellement Hispano.