La presse sous la coupe des capitalistes02/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1699.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La presse sous la coupe des capitalistes

L'Humanité était, jusqu'à présent, un des rares quotidiens à ne pas être lié à un groupe financier. Car ce qu'on appelle la liberté de la presse est surtout la liberté pour les grands patrons de la finance et de l'industrie de posséder et de contrôler, quand ils l'estiment nécessaire, les médias.

Ainsi, rien qu'en ce qui concerne les chaînes privées de télévision, TF1 et LCI sont dans les mains de Bouygues, Canal Plus appartient à Vivendi et M6 à Suez-Lyonnaise des Eaux.

Jean-Luc Lagardère de Matra-Hachette possède ainsi, en plus d'Europe 1, Paris Match, Le Journal du dimanche, L'Evénement, Elle, Télé 7 jours, France-Dimanche, Pariscope, Nice-Matin, sans citer les participations dans la presse régionale. C'est en connaissance de cause qu'il expliquait en 1996 à ses cadres supérieurs : Un groupe de presse, vous verrez, c'est capital pour obtenir des commandes. Il veut donc ajouter L'Huma à son tableau de chasse.

Jean-Marie Messier, Pdg de Vivendi, outre Canal Plus, possède L'Express, L'Expansion, Courrier International, La Vie Française, Le Moniteur, L'Usine Nouvelle, etc.

François Pinault, Pdg de Pinault Printemps Redoute, qui possède la FNAC et des participations dans TF1, a racheté Le Point et Historia. Bernard Arnault, richissime Pdg de la firme de luxe LVMH, possède le journal financier La Tribune.

Libération est lié à Jérôme Seydoux, Pdg de Pathé, milliardaire descendant de la famille Schlumberger et 35e fortune française, d'après la dernière revue Challenges.

Quant à Serge Dassault, il a été candidat malheureux au rachat de L'Express et du Figaro, mais il peut se consoler pour l'instant avec le Journal des Finances et Valeurs actuelles.

Même si certains journalistes ont leur conscience , qui pourrait croire qu'ils ne sont pas contraints à l'autocensure ?

Et en plus des dirigeants actionnaires, il y a la pression des groupes qui payent de pleines pages de publicité. Vivendi par exemple arrose l'ensemble de la presse d'un budget de publicité de deux milliards de francs par an, plus que le budget de l'Albanie.

Le règne de l'argent commande l'information et fait de la fameuse liberté de la presse une liberté bien contrôlée.

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