Danone : Les travailleurs de LU décidés à ne pas se laisser faire.02/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1699.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Danone : Les travailleurs de LU décidés à ne pas se laisser faire.

Comme beaucoup de travailleurs qui ont massivement manifesté le 25 janvier pour montrer leur colère contre le projet du Medef à propos de la retraite, ceux des établissements LU n'ont pas été en reste. A Paris, Château-Thierry, Besançon, Bordeaux, Toulouse, etc., ils ont largement participé aux différentes actions entreprises.

A Paris, environ une centaine de P'tits LU de Ris-Orangis ont pris part à la manifestation, installés en tête de cortège, pas très loin des directions des différentes centrales syndicales. Ils ont scandé des slogans du genre Medef, Danone, même combat Medef, Danone, voleurs ! , qui ont été repris en choeur par le public rassemblé le long du parcours, signe de la sympathie dont les travailleurs de LU bénéficient auprès de l'opinion, alors que, paradoxalement, ces mêmes slogans indisposaient les différents dirigeants syndicaux.

Le jour même de la manifestation, Frank Riboud, le PDG de Danone, a enfin décidé de jeter bas le masque, pourrait-on dire. En effet, après moult hésitations, retournements et démentis suite à l'article du journal Le Monde à propos de la décision du groupe de fermer dix usines dans la branche biscuit, Frank Riboud lève enfin le voile sur ses intentions : dans une interview accordée au Figaro, il confirme le projet de fermeture desdites usines, sans donner de précisions ni sur les sites concernés ni sur un calendrier précis. Il laisse tout simplement entendre que ce projet s'étalerait sur trois ou quatre ans.

Cette décision, toujours selon Frank Riboud, serait la conséquence d'une nécessité de restructuration du Groupe Danone, notamment face à la concurrence des holdings rivaux, Nabisco, United Biscuits, etc. ; les mêmes groupes, signalons-le, auxquels il a acheté l'essentiel de ses usines de biscuit, dont Nabisco Europe, en 1990, pour 16 milliards de francs. Par conséquent, il déclare froidement : Mon devoir d'entrepreneur est donc d'avoir un outil industriel compétitif , justifiant ainsi ses intentions de supprimer 3 000 emplois au niveau du groupe.

Dans la même interview, le PDG de Danone s'est prétentieusement présenté comme le garant du modèle social du groupe. Il déclare que le groupe n'a pas changé et que sa politique est de ne pas laisser quelqu'un seul face à son problème d'emploi.

Après ces déclarations, en dépit du flou que la direction de Danone laisse planer sur les sites concernés et le calendrier de fermeture de ceux-ci, les choses sont enfin claires quant à ses intentions ! Quant à la prétendue politique sociale du groupe, Frank Riboud a beau vouloir se faire passer pour un grand seigneur à moindres frais, il ne peut tromper personne. Ce qu'est le Groupe Danone et sa politique sociale, les travailleurs le savent mieux que quiconque : ce sont les bas salaires, des conditions de travail indignes, la surexploitation, la précarité, la flexibilité, les licenciements, etc. Frank Riboud n'en parle pas, mais c'est quotidiennement que les travailleurs du groupe qu'il dirige les vivent !

Reste que Frank Riboud a confirmé son intention de fermer des usines et de réduire les effectifs dans la branche biscuit. Mais là aussi, il n'est écrit nulle part que les choses doivent se faire selon l'humeur et la volonté du PDG et des actionnaires de Danone. Face aux intentions criminelles de ces gens-là, les travailleurs de Danone sont décidés à ne pas se laisser faire. Et ils ont raison. S'ils se mobilisent, tous les sites unis, et se défendent collectivement, ils ont entre leurs mains des atouts importants pour faire ravaler leur sombre projet à ces prédateurs.

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