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Alertez les bébés !
Lundi 29 janvier se sont ouverts les premiers états généraux des puéricultrices. Au nombre de 15 000, celles-ci étaient - jusqu'à très récemment - seules autorisées à diriger une crèche, étant donné leur spécialisation professionnelle et médicale dans le domaine de la petite enfance.
Or un décret paru en plein mois d'août - quand il y a le moins de risque, bien sûr, que cela soit remarqué - restreint cette obligation légale aux seules crèches de 40 places et plus. Désormais, au lieu d'une puéricultrice ou d'un médecin, la direction des plus petites structures pourra être confiée à une infirmière ou à un éducateur de jeunes enfants.
Bien sûr, ce qui est en cause, ce ne sont pas la qualification et le dévouement de ces derniers, mais le fait que le gouvernement a encore une fois choisi de rogner sur les coûts en personnel d'un service social, d'ailleurs bien insuffisant en offre et en nombre.
Une puéricultrice est une infirmière qui a fait une année supplémentaire de spécialisation, et c'est de cette année-là que le ministère veut faire l'économie. Ou plutôt dont il veut faire supporter le poids de l'économie aux tout-petits et à leurs parents.
"Si l'on manque de pilotes, fait-on appel pour autant dans les avions aux conducteurs de trains ?", ironise la présidente de l'Association nationale des puéricultrices. Et c'est bien là le problème.
Au lieu de débloquer les fonds pour former des puéricultrices en nombre suffisant, pour les employer avec un salaire décent en ouvrant des crèches partout où il en manque, et avec assez de personnel pour qu'elles fonctionnent correctement (ce qui suppose aussi d'embaucher des médecins, des infirmières, du personnel de service, etc.), le gouvernement agit là comme il le fait dans tous les services publics : il procède à des économies révoltantes de bouts... de choux.