Transports rouennais : 37 jours de grève contre un patron de combat26/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1698.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transports rouennais : 37 jours de grève contre un patron de combat

Le travail devait reprendre jeudi 25 janvier à la TCAR (les Transports en commun de l'agglomération rouennaise qui fait partie du groupe Vivendi), au terme d'un conflit de 37 jours et de vingt jours de grève de la faim de cinq traminots. Mais dans l'après-midi du mercredi 24 janvier alors qu'un accord semblait conclu, le conflit a explosé de nouveau.

De grève pour les salaires à son démarrage, le 19 décembre, le conflit s'est transformé en mouvement pour la réintégration de cinq grévistes licenciés par la direction. Ces licenciements sont apparus comme particulièrement injustes, les grévistes sanctionnés ayant été pris au hasard et les faits reprochés étant inconsistants.

Tout au long du conflit, la direction de la TCAR est apparue comme une direction de combat, méprisante et arrogante. Les élus de gauche de l'agglomération, qui détiennent la majorité à la Communauté d'agglomération (qui a concédé les transports à Vivendi), se sont contentés d'interventions timides et très tardives.

Les grévistes ont voté, mardi 23 janvier, la reprise du travail pour le jeudi 25, le mercredi étant consacré à la signature d'un accord général sur l'étalement des retenues et le règlement des cas des cinq licenciés.

Trois d'entre eux ont accepté une mutation dans une filiale transport de Vivendi, dans une autre région. Un autre sera employé par la Communauté d'agglomération au service d'assainissement. Le cinquième, le plus âgé, a préféré négocier une indemnité de licenciement.

Les grévistes allaient donc reprendre le travail, non sans une certaine amertume, mais avec le sentiment tout de même d'avoir réussi à éviter le pire à leurs cinq collègues, la réintégration pure et simple des licenciés qui était réclamée n'ayant pas pu être obtenue par un mouvement de grève.

Même s'ils n'avaient réussi qu'à limiter les dégâts, les traminots de Rouen estimaient avoir à leur actif d'avoir tenu tête, dans leur combat pour la dignité, à un groupe puissant. Mercredi 24 janvier dans l'après-midi la colère a donc explosé de nouveau lorsque les travailleurs ont eu connaissance du protocole d'accord écrit proposé par la direction. Celle-ci, en effet, exigeait que les travailleurs sanctionnés abandonnent les actions judiciaires engagées contre elle. C'est cette nouvelle exigence inacceptable qui a fait repartir le conflit.

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