Renault Technocentre Guyancourt (78) : - Un coup de force de la direction contre la représentation du personnel26/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1698.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Technocentre Guyancourt (78) : - Un coup de force de la direction contre la représentation du personnel

Au Technocentre Renault, à Guyancourt (Yvelines) les élections des délégués du personnel et du comité d'entreprise devaient avoir lieu le 7 décembre dernier.

C'est du moins ce que prévoyait un protocole d'accord pré-électoral qui avait été discuté par la direction et les organisations syndicales en octobre. Ce protocole basé sur un effectif de 7 274 personnes prévoyait 12 sièges au CE et 40 sièges pour les délégués du personnel. Tous les syndicats l'avaient signé, sauf la CGT et SUD. Ces deux syndicats contestaient les effectifs pris en compte par la direction et tous les deux attaquaient la direction au tribunal de Versailles.

La CGT attaquait la direction sur la question de l'élection du CE dans laquelle elle reprochait à la direction de ne pas tenir compte de l'augmentation d'effectifs prévue pour début 2001. SUD, lui, attaquait sur le fait qu'elle ne prenait pas en compte les salariés des entreprises sous-traitantes travaillant sur le site pour l'élection des délégués du personnel.

Le tribunal a donné en partie raison aux syndicats en nommant un expert chargé de déterminer la participation réelle de chaque salarié à la vie de l'entreprise et d'obliger Renault à fournir les différents contrats de sous-traitance, contrats qu'elle n'avait pas voulu fournir au tribunal. Suite à ce jugement les élections étaient prévues pour mars 2001, avec prorogation de tous les mandats des délégués.

La direction a aussitôt déposé un pourvoi en cassation, mais elle a aussi reconvoqué les syndicats pour leur proposer un nouveau protocole électoral. Cette fois, elle prévoyait 13 sièges au lieu de 12 au CE et 50 au lieu de 40 aux DP. Avec, en contrepartie l'abandon par la CGT et SUD de leurs plaintes en justice.

Il est sûr que ce nouvel accord était une reculade de la direction, qui visiblement dans cette affaire ne tenait pas du tout à voir l'expert mettre son nez dans les contrats de sous-traitance. Ce nouvel accord prévoyait aussi la prorogation des mandats CE et DP jusqu'au 31 mars 2001.

Le 22 décembre, tous les syndicats, y compris la CGT, avaient signé ce nouveau protocole, sauf SUD qui s'expliquait dans un tract réclamant que les salariés des entreprises sous-traitantes soient aussi électeurs. Et la direction décidait alors de ne pas plus maintenir les mandats des délégués à partir du 1er janvier 2001!

Le 15 janvier, la direction annonçait que SUD venait finalement de signer mais uniquement sur le CE, ce qui a débloqué la situation pour les délégués au CE qui sont prolongés jusqu'aux élections du CE prévues en mars prochain ; mais rien de nouveau pour les délégués du personnel.

Ainsi la direction, prenant prétexte de la non-signature d'un syndicat, décide de son propre chef de supprimer des dizaines de postes de délégués du personnel dans une entreprise de 9000 travailleurs, dont 2200 des entreprises de sous-traitance.

A ce coup de force, pour l'instant, les syndicats réagissent uniquement en faisant des lettres à la direction et en se préparant à l'attaquer en justice. Pourtant, que dans une entreprise comme Renault il n'y ait plus de délégués du personnel, c'est une situation que les militants, les travailleurs du secteur, qu'ils soient ouvriers, employés ou techniciens, ne pourront pas tolérer longtemps!

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