Portugal - Election présidentielle : Sampaio réélu sur fond de mécontentement populaire26/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1698.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Portugal - Election présidentielle : Sampaio réélu sur fond de mécontentement populaire

Le résultat des élections présidentielles portugaises du dimanche 14 janvier a été sans surprise. Le président sortant, le socialiste Jorge Sampaio, a été réélu pour un second mandat par 55,76 % des votants (en 1996 il en avait eu 53,83 %). C'est cependant moins que les 62 % ou plus que lui donnaient les sondages.

Jorge Sampiao devance néanmoins nettement le seul candidat de droite, Ferreira do Amaral, qui obtient 34,54 % des voix. Quant aux trois autres candidats situés à la gauche de Sampaio, ils totalisent 9,70 % : 5,13 % pour Antonio Abreu du Parti Communiste Portugais (PCP), 2,98 % pour Fernando Rosas du Bloc de Gauche et 1,59 % pour Garcia Pereira du PCTP-MRPP (ex-maoïste).

Jorge Sampaio l'emporte donc aisément, malgré les candidatures du PCP et de l'extrême gauche. Au cours de son premier mandat, cet ancien opposant au salazarisme est apparu comme intègre, cultivé, démocrate, laïque. Cela lui vaut sa popularité, et pourtant à peine plus de 27 % des électeurs inscrits se sont prononcés pour lui. Car l'abstention a été de 49 %, le record depuis la fin de la dictature en 1974! Le quorum ayant été atteint de justesse, la victoire de Sampaio dans ces élections est toute relative.

Cette faible mobilisation des électeurs est le reflet de la situation sociale morose et du discrédit du Parti socialiste, au gouvernement depuis octobre 1995. Le PS est depuis quelque temps en baisse dans les sondages. Des scandales politico-financiers ont touché le gouvernement. Ils ont amené le président à se démarquer du Premier ministre Guterres et ont contraint ce dernier à se défaire de deux ministres compromis.

Mais surtout, après le boom des années quatre-vingt-dix, la croissance économique se ralentit ; le chômage (officiellement autour de 4 %) est en hausse constante depuis septembre 2000 ; le travail des enfants ne diminue pas, malgré les campagnes de dénonciation ; les privatisations ont diminué l'efficacité des services publics ; les salaires sont bas (salaire minimum : 2 200 F) malgré la prospérité des entreprises ; bien des travailleurs complètent leurs revenus par des heures supplémentaires massives, quand ce n'est pas des métiers parallèles ou de petits boulots.

Cette situation s'exprime aussi au travers de mouvements sociaux comme, à la veille du scrutin, la grève des cheminots qui provoquait des embouteillages monstres dans les grandes villes. Le lendemain du vote, les journaux titraient sur six cents suppressions de postes à la radio-télévision nationale. L'élection présidentielle ne permettra pas d'oublier longtemps les problèmes sociaux.

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