EDF : Les petits payeront encore plus pour les gros26/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1698.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

EDF : Les petits payeront encore plus pour les gros

EDF va conclure avec l'Etat un contrat - comme cela se fait régulièrement - portant notamment sur les tarifs. Ceux-ci, depuis plus de dix ans, baissaient très légèrement chaque année. A partir de maintenant les tarifs seront maintenus, et même très légèrement augmentés.

Toute cette évolution s'explique aisément. Pendant longtemps EDF s'est énormément endettée (de l'ordre de 200 milliards de francs) pour construire les centrales nucléaires. Les intérêts de cette dette étaient considérables, d'où des tarifs élevés.

Puis il s'est produit un retournement de conjoncture : la crise et avec elle la surproduction d'électricité. EDF a donc cessé d'installer de nouvelles centrales, et elle vend l'électricité en trop aux pays voisins. Et peu à peu l'entreprise nationale se désendette : on n'est plus qu'à environ 100 milliards de dettes. Du coup les charges financières baissent et les clients en ont profité un petit peu grâce à un léger allégement de leurs factures. Pourquoi cela ne continuerait-il pas, au moins jusqu'à la disparition complète de l'endettement ?

Eh bien, c'est qu'entre temps est intervenu l'ouverture du marché à l'échelle de l'Europe, pour les plus gros clients dans un premier temps. Afin de conserver sa clientèle d'industriels, et même pour l'élargir, EDF lui fait des cadeaux tarifaires. On parle de 15 % de baisse en moyenne, mais les gros contrats sont (officiellement) confidentiels.

En tout cas, dans cette affaire, tout se passe comme si les petits clients, les ménages, voyaient leurs tarifs maintenus ou augmentés pour que ceux des gros puissent être diminués. En clair les plus pauvres payent pour les plus riches. A vrai dire c'était déjà le cas à EDF, mais cela sera encore accentué.

Il est vrai que pour un Etat qui verse journellement d'énormes subventions au patronat, par les canaux les plus divers (impôts, conseils généraux et régionaux, etc.) il n'y a là rien que de très ordinaire.

Partager