Congo (ex-Zaïre) : Après la mort de Kabila26/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1698.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Congo (ex-Zaïre) : Après la mort de Kabila

L'assassinat du président congolais Laurent Désiré Kabila n'est qu'un épisode de plus dans la succession d'événements qui ensanglantent depuis plusieurs années l'ex-Zaïre, devenu aujourd'hui la République Démocratique du Congo.

A la tête du pays depuis mai 1997, le successeur de Mobutu avait suscité bien des espoirs au sein d'une population écrasée par quarante années de dictature. Pourtant, celui qui se présentait comme un ex-compagnon de lutte du leader indépendantiste Lumumba et un opposant de toujours à la dictature de Mobutu ne tarda pas à faire tomber les illusions. Une dizaine de jours après son installation, Kabila s'empara des pleins pouvoirs et nomma des membres de son clan à tous les postes clés. Il fit aussi interdire les activités des partis politiques, tandis que les opposants étaient emprisonnés ou contraints à l'exil.

Quant à la situation économique, elle n'a fait qu'empirer. Pourtant, le pays est potentiellement l'un des plus riches du continent africain et son sous-sol regorge de matières premières (or, diamant, cuivre, cobalt, étain...), mais il est mis en coupe réglée par toutes sortes de bandes armées, gouvernementales ou non.

En effet, après avoir chassé Mobutu avec l'aide des armées ougandaise et rwandaise, Kabila s'était rapidement retourné contre ses anciens alliés. Devant affronter une rébellion au nord et à l'est du pays, soutenue par l'Ouganda et le Rwanda, il ne dut le salut de son régime qu'au fait d'avoir fait appel en août 1998 à l'aide militaire de l'Angola, du Zimbabwe et de la Namibie.

Depuis, des trains entiers acheminent le cuivre et le nickel extraits du Shaba vers le Zimbabwe, tandis que les diamants de la mine de Mbujii-Mayi servent à financer l'effort de guerre contre la rébellion. Quant aux gisements d'or, de tantale et de diamant des provinces du Kivu et de l'Equateur, au nord et à l'est du pays, ils sont passés sous le contrôle de l'Ouganda et du Rwanda, faisant de Kampala et Kigali, leurs capitales respectives, les nouvelles plaques tournantes de juteux trafics entre les dirigeants de ces pays et les grandes compagnies occidentales.

Quant aux populations, elles doivent affronter non seulement la misère et la répression, mais aussi les affres d'une guerre qui oppose tout autant le pouvoir central à la rébellion que les intérêts des différents pays de la région, le tout étant entretenu par les rivalités entre les différents camps impérialistes se disputant les richesses du Congo.

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