Caisse d’Épargne Lorraine-Nord (Metz) : - Des noisettes pour le président, des nèfles pour le personnel26/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1698.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisse d’Épargne Lorraine-Nord (Metz) : - Des noisettes pour le président, des nèfles pour le personnel

Les grévistes de la Caisse d'épargne de Lorraine-Nord (840 salariés dont 93 contrats de qualification) ont suspendu mardi 23 janvier la grève commencée quinze jours plus tôt. L'annonce que le président de la Caisse avait demandé et obtenu, pour lui, une augmentation de 20 % de son salaire avait provoqué la colère. Les trois revendications principales des grévistes et de l'intersyndicale (maintien d'un accord de 1991, prime de 1 000 euros au titre du rattrapage des salaires 1999-2000 et paiement des jours de grève) sont loin d'être obtenues.

Démarrée le 9 janvier, lors de l'appel national sur les salaires dans l'ensemble des Caisses d'épargne, la grève ne s'est quasiment pas arrêtée depuis (hormis le 18 et la matinée du 19) dans celle de Lorraine-Nord. Elle a mobilisé jusqu'à la moitié du personnel à l'appel de l'intersyndicale (CFDT-CGT-SU-CFTC, dominée par la CFDT majoritaire). Tous les jours un noyau dur d'une centaine de grévistes a été actif. L'attitude délibérément provocatrice du président du directoire de la Caisse a indigné le personnel. Le COS (Conseil d'Orientation et de Surveillance) lui avait refusé, en décembre, une augmentation de salaire de 20 % pour lui et 14 % pour ses adjoints. Il a re-convoqué un COS exceptionnel le 15 janvier (la veille de la manifestation nationale à Paris) qui, cette fois, a accepté cette augmentation - avec effet rétroactif en juillet 2000 -, seuls les représentants des salariés votant contre.

Pour le personnel, après avoir eu 0 % en 1999, c'est encore 0 % en 2000! Et le président ose affirmer que notre revendication d'une prime de 1 000... euros "mettrait en péril la Caisse".

Cette prime, une partie du personnel l'a en fait déjà touchée, mais devrait la rendre. A la Caisse, une partie du personnel est payée en début de mois, or, depuis janvier 2001, les payes sont établies en euros mais ceux qui ont touché cette prime en janvier, suite à une erreur informatique, ont reçu 1 000... euros au lieu de mille francs, soit plus de 6 000 francs! Et la direction a prévu de récupérer cette somme sur la paye de février, ce qui accroît encore le mécontentement.

Des bénéfices records

Comme partout, les bénéfices sont conséquents. Au dernier exercice connu, ils étaient en hausse de 42 % et, pour l'année 2000, ils devraient avoisiner les quatre-vingts millions de francs. Répartis entre les 840 salariés, cela ferait 95 238 F par salarié. Alors, les 1 000 euros sont bien modestes au regard des bénéfices réalisés.

Au niveau national, les Caisses ont accordé, suite à la mobilisation du 16 janvier, une augmentation de 0,7 % au 1er janvier et une autre de 0,5 % au 1er juillet. La direction locale, elle, n'a cédé que sur des points qui ne font pas le compte : 2 F sur le chèque-restaurant (qui auraient de toute façon été versés), 250 000 F en supplément pour la dotation CE pour les chèques-vacances (cela fait 300 F par salarié et par an) et le maintien de la prime de fidélité de l'accord de 1991 (qui porte aussi sur les congés d'ancienneté, les jours de ponts, et les veilles de fête que la direction veut remettre en cause).

Ces reculs ne font pas le compte, même si mardi 23, l'AG décidait de suspendre temporairement le mouvement. Les employés grévistes étaient un peu déçus du peu de résultat, mais ne se voyaient pas continuer seuls. Des actions sont prévues dans les prochains jours. Car les problèmes restent entiers.

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