Rouen : Vivendi recule sur les salaires... mais se venge sur les grévistes12/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1696.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rouen : Vivendi recule sur les salaires... mais se venge sur les grévistes

Les transports en commun de l'agglomération rouennaise sont touchés par un mouvement de grève qui est entré dans sa quatrième semaine. Ce mouvement a démarré le 19 décembre sur la question des salaires, les grévistes réclamant une augmentation de 5 %. La direction de la TCAR, filiale de Vivendi, ne proposait que 0,5 %.

Alors que le 29 décembre les grévistes s'apprêtaient à reprendre le travail après avoir obtenu 2,35 % (1,85 % au 1er janvier et 0,5 % au 1er septembre) le conflit a rebondi.

En effet, la TCAR a envoyé un huissier signifier à sept grévistes qu'ils allaient être traduits devant un conseil de discipline pour «entrave à la liberté du travail». La direction n'a pas pardonné aux grévistes d'avoir bloqué les dépôts de métros et de bus au début du conflit. Le verdict est tombé : cinq licenciements et deux mises à pied.

La réaction ne s'est pas fait attendre : la grève a été reconduite. Dans le même temps, six grévistes ont entamé une grève de la faim dans le hall de la mairie de Rouen en solidarité avec leurs collègues sanctionnés. Il faut savoir que le maire socialiste de la ville est aussi le président de la Communauté d'agglomération qui a confié la gestion des transports à Vivendi ! Lundi 8 janvier, une centaine de grévistes se sont donc invités à la séance du conseil municipal. Le maire Yvon Robert s'est engagé à faire son possible pour qu'un médiateur soit désigné pour sortir le conflit de l'impasse.

Le lendemain une manifestation, rassemblant un millier de personnes venues de la plupart des entreprises de l'agglomération, a sillonné les rues de Rouen aux cris de «Réintégrez nos camarades», «Vivendi, boîte pourrie».

L'indignation est grande devant le procédé de la direction. Les militants de beaucoup d'entreprises connaissaient la classique «prise d'otages» en cours de conflit, avec la menace de sanction en cas de poursuite de la grève. Mais dans le cas présent, il s'agit clairement d'une vengeance, destinée à faire payer aux grévistes le recul, pourtant bien timide, que la TCAR a dû effectuer.

A l'heure où nous écrivons, la grève se poursuit et d'autres manifestations sont envisagées. La direction de la TCAR, si elle refuse l'entremise d'un éventuel médiateur, s'est déclarée prête à rencontrer un «conciliateur».

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