Côte-d’Ivoire : Nouvelle tentative de putsch ou nouvelle provocation ?12/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1696.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Côte-d’Ivoire : Nouvelle tentative de putsch ou nouvelle provocation ?

En Côte-d'Ivoire, il n'aura fallu que quelques heures aux autorités pour mettre fin à ce qui est présenté comme une nouvelle tentative de coup d'Etat, la sixième au cours des treize derniers mois. A Abidjan, les rebelles qui s'étaient emparés de la radio et de la télévision dans la soirée du 7 janvier et qui réclamaient «plus de démocratie» n'ont tenu que quelques heures, avant d'être délogés par les forces armées gouvernementales.

Reste qu'on peut s'interroger sur les véritables motivations des putschistes, comme sur leurs liens avec les différentes factions qui actuellement se disputent le pouvoir. Dans l'entourage du nouveau président, Laurent Gbagbo, certains ont immédiatement dénoncé des «individus originaires des régions du Nord», autrement dit des régions majoritairement acquises au leader de l'opposition, Alassane Ouattara. D'autres laissent entendre que les rebelles, au nombre d'une centaine seulement, n'ont pu s'emparer de quelques points stratégiques qu'avec des complicités au sein des forces armées, notamment de cadres connus pour avoir des liens avec le général Gueï, ex-homme fort du régime et rival malchanceux de Gbagbo dans les dernières élections présidentielles.

Dans ce pays déstabilisé depuis des mois, il pourrait tout aussi bien s'agir d'une révolte spontanée de certains éléments de l'armée, lassés de ne pas toucher des primes promises ; après avoir formulé des revendications à caractère politique, les mutins auraient d'ailleurs exprimé des revendications financières.

Ce putsch pourrait aussi avoir été organisé par le pouvoir actuel afin de justifier aux yeux de l'opinion publique une nouvelle vague de répression et d'épuration visant ses principaux adversaires, le clan de Ouattara comme celui de Gueï.

Le fait est que, depuis l'élection très contestée de Laurent Gbagbo, ce dernier n'a cessé de multiplier les provocations et les tentatives d'intimidation vis-à-vis de l'opposition, la dernière en date étant la mise à l'écart du parti de Ouattara, le RDR, lors des élections législatives.

En tout cas, et contrairement à ce que déclaraient les dirigeants du Parti Socialiste français au lendemain de l'élection de Gbagbo, «la démocratisation» du régime en Côte-d'Ivoire confirme de plus en plus qu'elle n'est qu'une sinistre mascarade.

Partager