Chine : Colère contre la corruption12/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1696.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chine : Colère contre la corruption

Une multitude de révoltes paysannes agitent la Chine ces derniers temps. Selon la presse occidentale, des paysans d'un village du Hebei, une région proche de Pékin, auraient été plus d'un millier à signer une plainte collective contre leurs dirigeants locaux, qu'ils accusent de détourner les fonds destinés à la collectivité. En novembre, c'étaient les producteurs de bananes du Fujian, une région du Sud, qui s'étaient révoltés contre une augmentation de leurs taxes de 80 %. En août, dans le Jianxsi, dans le Sud également, 20 000 paysans ont dévasté les locaux officiels, après avoir découvert dans un livre - interdit depuis... - quel était le montant réel des taxes qu'ils auraient dû acquitter. Il a fallu au pouvoir trois semaines et 2 500 policiers pour les réprimer.

Manifestement, la colère des paysans résulte d'une situation où, alors que le revenu des paysans baisse de 5 % par an depuis 1998, l'administration a augmenté dans le même temps les impôts dus par les provinces de 15 %, et surtout, à tous les échelons, les cadres locaux se servent au passage, ce qui fait, comme des reportages le relatent, qu'un impôt de 2 yuans décidé à Pékin, peut coûter 20 yuans à ceux qui doivent le payer, ceux-ci risquant la confiscation de leurs biens personnels et la prison s'ils ne s'en acquittent pas.

Apparemment, ce qui se passe dans les campagnes inquiète un peu le pouvoir, suffisamment en tout cas pour que le Premier ministre et la presse officielle affirment chercher des solutions. Ceux-ci ont sans doute bien des raisons de penser que le problème paysan est une bombe à retardement, car du fait de la misère des campagnes, 100 millions d'errants en sont partis pour arriver en ville, et le phénomène risque de s'amplifier avec l'entrée de la Chine dans l'OMC. Un des premiers résultats de cette agitation a été, pour les paysans du Hubei, d'obtenir - doux euphémisme - la «réduction de leurs dettes». En tout cas, avec les révoltes actuelles, les paysans chinois montrent qu'ils n'entendent pas être des victimes consentantes.

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