Chili : Le jeu de cache-cache de Pinochet12/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1696.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chili : Le jeu de cache-cache de Pinochet

Au Chili, jeudi 4 janvier, Pinochet avait refusé de se présenter à des examens mentaux et neurologiques (cela montre qu'il a toute sa raison !), en espérant bloquer la procédure engagée par le juge Guzman, qui instruit 204 plaintes contre l'ancien dictateur chilien. Mais cela n'a pas fait plier le juge qui attendait mardi 9 le général pour un interrogatoire. En théorie, sa non réponse à cette convocation pourrait conduire à son inculpation. Et le général a subi un deuxième camouflet : la Cour suprême, la plus haute institution judiciaire du pays, a estimé que le juge avait raison de poursuivre ainsi sa procédure.

Les examens médicaux avaient pour objectif de décider si, en respect du droit, Pinochet peut légitimement être jugé. Mais comme tous les criminels de son espèce, l'ex-dictateur cherche à gagner du temps et continue sa partie de cache-cache avec la justice chilienne pour échapper à toute condamnation. On a déjà vu cette technique utilisée dans bien d'autres pays, et en France même par Papon. Les avocats de Pinochet, par exemple, cherchent actuellement à faire retirer ce dossier à Guzman, en espérant qu'il sera confié à un juge plus complaisant.

Pour tous ceux qui ont été les victimes de cette dictature inique et sanglante, ce serait bien le moins que les responsables soient jugés. Mais on sait que les porte-sabres, les tortionnaires et les assassins ont plus d'un tour dans leur sac pour échapper aux poursuites. Et il y a certainement plus d'exemples de dictateurs qui ont bénéficié de toutes les protections que de dictateurs jugés et condamnés.

Mais, jugement ou pas, il y a bien longtemps que la très grande majorité de l'opinion publique mondiale, c'est-à-dire tous ceux qui n'ont rien à voir avec le monde des possédants, a rendu son verdict : le général chilien et tout l'état-major de l'armée sont les responsables directs des crimes perpétrés pendant le coup d'Etat de septembre 1973 et les années de dictature qui ont suivi.

Un coup d'Etat destiné à maintenir coûte que coûte la domination de la bourgeoisie et de son système, à un moment où celle-ci nourrissait quelques craintes pour sa stabilité. Et, cela aussi, il ne faut surtout pas l'oublier.

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