Chicken Run, qu'on pourrait traduire par "L'évasion des poulets", est un film d'animation, sorte de dessin animé où les dessins sont remplacés par des personnages en pâte à modeler. Nick Park avait déjà, dans la même veine, réalisé Wallace et Gromit.

Le plus étonnant, c'est que passé les premiers instants d'adaptation, on oublie presque la pâte des personnages. On oublie aussi qu'il s'agit d'une fable. Dans un poulailler qui ressemble à un camp de prisonniers, les poules sont soumises à l'implacable dictature d'un couple de fermiers qui exige une ponte régulière. En cas de manquement, la poule qui ne donne pas sa production est impitoyablement exécutée.

Une poule rebelle ne songe qu'à s'évader, en entraînant l'ensemble des prisonnières.

Mais ce n'est pas si facile, d'autant que les terribles fermiers décident finalement que l'affaire ne deviendra vraiment rentable que s'ils abattent toutes les poules pour en faire des tourtes. Le "stalag" risque de se transformer en camp d'extermination. Les poules s'en sortiront-elles ? On se surprend à trembler pour ces malheureuses et courageuses bestioles qui ressemblent tant aux humains!

Chicken Run fourmille d'allusions à des films de guerre, de prisonniers, des westerns. C'est plein d'astuces et de gags. Et par dessus tout, il y a un humour farfelu très britannique.

Il s'agit d'un excellent divertissement, et mieux que cela, un film qui, sans en avoir l'air, défend la liberté, la lutte et l'organisation.

Et tout cela en pâte à modeler : chapeau!