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Russie - Gazprom : Un exemple parmi d’autres...
Au moment où Kassionov «proposait» Gazprom à Schröder, la presse russe bruissait d'informations sur la façon dont les dirigeants de Gazprom, premier groupe industriel de Russie (principalement détenu par l'Etat), organisent son pillage au profit d'Itera. Cette modeste entreprise privée de commerce de denrées est devenue, en quelques années, la troisième société gazière du pays, Gazprom lui ayant cédé un droit d'exclusivité sur ses oléoducs ainsi que l'exploitation de gisements de gaz représentant la consommation totale de l'Europe durant cinq ans. Par le biais de complicités dans l'administration de régions productrices, Itera a aussi récupéré d'énormes quantités de gaz appartenant à Gazprom au prix de 2 à 5 dollars les 1 000 mètres cubes revendus 40 à 80 dollars sur le marché international.
La Cour des comptes de Russie estime «entre un et deux milliards de roubles» (290 à 580 millions de francs) ce qui échappe là au fisc. Sans parler des sommes plus considérables dont Itera prive Gazprom, donc l'Etat, avec la complicité intéressée des dirigeants de Gazprom. Le Kremlin, qui les nomme pourtant, a beau vouloir les flanquer d'un contrôleur financier, ceux-ci annoncent refuser de rompre avec Itera.
La routine finalement. Car Gazprom n'agit pas autrement que la compagnie aérienne publique russe Aeroflot avec Ananda, une société créée tout exprès par Berezovski et le gendre d'Eltsine pour en détourner les recettes en devises ; ou que certaines compagnies pétrolières russes que leurs dirigeants ont vidées de leurs actifs avant de les vendre à des Occidentaux.
Et Schröder n'a pas l'air ravi qu'on veuille lui «vendre» une coquille vide ?