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Mineurs : Manifestation à Paris
Le 15 décembre à Paris, 7 000 mineurs actifs et retraités, venant de toute la France, se sont rassemblés à l'appel des fédérations CGT, CFDT, CFTC, FO, CGC, pour la défense de la Sécurité sociale minière, l'amélioration des acquis et droits statutaires, la revalorisation du pouvoir d'achat des salaires et des retraites.
L'extraction minière devant s'arrêter d'ici 2005, il ne reste que 8 000 mineurs en activité. Les retraités des mines continuent à être organisés dans leurs syndicats (surtout la CGT). Rassemblés dans les cités minières, ils restent prêts à agir et ils formaient le gros des troupes de cette manifestation.
La retraite a perdu 30 % de pouvoir d'achat depuis 1982 par rapport au SMIC : un retraité touche 4 900 F de base brut pour trente années de fond. La principale revendication était la revalorisation de 1 500 F de la retraite.
Aux Mines de Potasse d'Alsace, cette manifestation avait été précédée par plusieurs débrayages portant sur le montant de la préretraite : 80 % du brut, c'est ce que les mineurs demandent. Quant aux 200 mineurs qui ne pourront pas terminer leur carrière à la mine et qui doivent se «reconvertir», ils ont débrayé plusieurs fois ces dernières semaines. Au mois d'octobre, ils avaient déversé du sel dans la mairie de Kingersheim, dont le maire les avaient traités de nantis. Ils ont interrompu une réunion des élus des communes du bassin potassique pour leur faire prendre position sur l'avenir des mineurs après la fermeture des mines. Puis ils ont manifesté à la préfecture pour rappeler leurs revendications. A chaque fois, une centaine de mineurs contraints de se reconvertir étaient présents.
C'est donc dans un climat favorable qu'a eu lieu la manifestation du 15 décembre : 550 actifs et 150 retraités de la région ont fait le déplacement.
En sortant du métro, surprise : ils se sont retrouvés bouclés comme des moutons, toutes les rues adjacentes étaient bloquées par des CRS. Ils avaient pourtant envie de manifester, de lancer leurs slogans, mais la seule chose qui leur restait à faire, c'était d'attendre devant un podium où une sono déversait de l'accordéon. Un certain nombre dénonçaient les organisateurs qui ne profitaient pas du nombre qu'ils étaient pour mieux se faire entendre : ce n'est pas normal qu'un gouvernement de gauche se cache derrière des CRS, disaient-ils, et que les fédérations ne le dénoncent pas plus ouvertement. A la sortie des ministères, les porte-parole syndicaux ont annoncé un calendrier de réunions. Les mineurs sentent bien que rien de concret ne sortira de ces réunions. Les mineurs de potasse se sont donné rendez-vous après les fêtes.